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...Pas si vieille que cela en fait! L'introduction du thé en Europe suit la découverte de ce breuvage par un prêtre jésuite portugais (personne n'est parfait!) vers 1560 apparemment. Il arrive vraiment en Angleterre dans les valises de la Catherine de Bragance, infante en provenance de Lisboa, qui épouse Charles II en 1662. A l'époque, le thé, très amer après des mois de trajet depuis les colonies et la Chine, est bu avec du lait. (Nous passerons sur le débat du Tea or Milk first).
La boisson exotique est vite devenue très appréciée, mais réservée à l'élite vu son prix, plus que prohibitif à l'époque. Les Coffee houses offraient ainsi du thé aux riches commerçants et nobles. Il serait probablement considéré comme imbuvable aujourd'hui. En effet, il était taxé sous sa forme liquide: le propriétaire de la Coffee house devait ainsi faire son thé le matin....pour toute la journée puisqu'il était taxé sur la quantité de thé (boisson) proposée dans son établissement. Le thé bu à 17h le soir attendait donc son consommateur depuis des heures et des heures! La forme de taxation changea en 1689, le thé étant taxé sous sa forme originelle, en feuille, plutôt qu'en boisson.
Le prix prohibitif du thé en faisait de plus une marchandise très prisée des contrebandiers. Au 18ème siècle il y avait de nombreux réseaux s'adonnant au marché noir. Il semblerait que vers la fin du 18ème siècle, il y avait plus de thé importé frauduleusement que légalement. Sous la pression des importateurs qui perdaient énormément d'argent du fait du marché noir, le gouvernement réduit drastiquement le montant des taxes en 1785.
Le thé était tellement populaire, même si toujours cher, que les domestiques pouvaient parfois recevoir une sorte d'allocation sous forme de thé en plus de leur gages. Il y eut cependant apparemment un débat assez vif autour de l'opportunité de laisser les classes inférieures boire du thé. Le fondateur du mouvement Méthodiste, John Wesley, était pour une abstinence totale! Il affirmait en effet que le thé engendrait des troubles de nerfs...
C'est au XIXème siècle que la Duchesse de Bedford, Anna Maria de son prénom, ayant souvent un petit creux vers 16-17 heures, s'est mise à "goûter" comme on dirait aujourd'hui, d'un thé venu d'Inde ou de Ceylan (Sri Lanka), de sandwichs (le Lord du même nom les inventa quelque temps plus tôt) et de petites sucreries comme des scones par exemple ou le fameux Sally Lunn bun. Elle trouvait cela tellement sympa qu'elle invita ses copines.... Quoi de mieux que de papoter autour d'un bon thé en effet? Une mode était née. Une mode? Non, une tradition! Dès que Victoria herself adopta l'habitude du "afternoon tea" (à ne pas confondre apparemment avec le High tea, habitudes des classes laborieuses, servi à 19h avec des denrées plus copieuses, viandes froides, légumes etc) c'est tout le pays qui se convertit à cette pause gourmande.
Perso, j'aime beaucoup le afternoon tea, avec des scones, de la confiture et bien sûr de la crème (clotted cream). Tellement bon!
Ce dernier billet vient clotûrer le mois anglais. C'en est fini de ce rendez-vous so english, orchestré de main de maître par les pétillantes et scintillantes Titine, Lou et Cryssilda, que je remercie pour leur enthousiasme et leur efficacité! Un mois de découvertes et d'échanges comme on les aime! A l'année prochaine!
Ce mois-ci sur le blog on aura donc parlé de : The cup of ghosts de Paul Doherty, Crooked house d'Agatha Christie, le délicieux dessert Eton mess, un peu de musique avec le Choir of New College, les recettes de Nigella Lawson pour se sentir comme une déesse, un petit crush sur des acteurs/actrices, From hell d'Alan Moore, histoire de se faire peur, Land girls d'Angela Huth, un peu de scrap spécial mois anglais, la mini série The guilty, et of course Jane Austen avec Love and friendship.
