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Jane Austen Love and FriendshipEn ce jour du mois anglais ( by Titine, Lou et Cryssilda ) consacré à une grande auteure anglaise, révérée, imitée mais jamais égalée, je vous présente Love and friendship (que je devrais d'ailleurs écrire Freindship comme le faisait l'auteure). De Jane Austen donc. Publié après sa mort, en 1817, Love and freindship est comme l'excellent Lady Susan, une très courte nouvelle épistolaire. Déjà, à à peine 17 ans, la jeune Jane Austen fait preuve d'un sacré humour et d'une ironie féroce.

Ici il s'agit des lettres de Laura, écrites, à la demande de son amie Isabelle, pour la fille de celle-ci, Marianne (tiens tiens!). Laura y décrit donc son mariage précipité avec Edward, leur fuite devant le père de celui-ci, un odieux personnage, totalement insensible qui voulait le marier à certaine Dorothea, shame! Ils se réfugient d'abord chez la tante d'Edward, avant de partir chez un ami de celui-ci, Augustus, marié à Sophia, selon le même principe qu'Edward et Laura: faire le contraire de ce que leurs parents veulent. Mais les dettes s'accumulent, Augustus est emprisonné (on craint la prison, pâmoison générale), et Edward parti pour Londres disparaît! Les deux jeunes épouses, seules, filent en Ecosse où elles persuadent la fille du cousin MacDonald, qui les a accueillies, qu'elle n'aime pas le fiancé que lui a choisi son père, mais bien un jeune homme sans le sou. S'ensuivent encore d'autres péripéties, moult sessions d'évanouissements au bord de rivières charmantes et de crises de folie.

On l'aura compris sans que cela soit jamais écrit (pas une lettre de Marianne en effet), Isabelle a demandé à Laura de narrer ses aventures à Marianne pour persuader celle-ci des mérites qu'à une jeune fille à écouter ses parents. Cette Laura est tout bonnement ridicule, et l'on rit de ses mésaventures, sa "sensibilité" à fleur de peau, son entêtement à prendre les mauvaises décisions.

Avec Love and freindship, tout comme dans Northanger Abbey, Austen fustige les genres de romans à la mode, qui donnent la part (trop) belle aux rencontres fortuites et bienheureuses de personnes ne s'étant plus vues des depuis des années, ou encore, l'amour vrai compromis par d'odieux parents, l'émotion qui prend le dessus sur la raison et le bon sens et ainsi de suite. C'est dans les derniers mots de Sophia que se situe probablement l'une des meilleures tirades de ce texte.

"Beware of fainting-fits... Though at the time they may be refreshing and agreeable, yet beleive me they will in the end, if too often repeated and at improper seasons, prove destructive to your Constitution... My fate will teach you this... I die a Martyr to my greif for the loss of Augustus. One fatal swoon has cost me my Life... Beware of swoons, Dear Laura... A frenzy fit is not one quarter so pernicious; it is an exercise to the Body and if not too violent, is, I dare say, conducive to Health in its consequences -- Run mad as often as you chuse; but do not faint --"

Voici d'autres passages savoureux:

"They had been amply supported by a considerable sum of money which Augustus had gracefully purloined from his unworthy father's Escritoire, a few days before hs union with Sophia". (Traduction en gros: Augustus a  - gracieusement - chouravé l'oseille de Papa pour pouvoir se carapater avec la Sophia)

"They said he (Graham, qui doit épouser la jeune Janetta MacDonald) was Sensible, well-informed, and Agreable; we did not pretend to Judge of such trifles, but as we were convinced he had no soul, that he had never read the sorrows of Werter, and that his Hair bore not the least resemblance to auburn, we were certain that Janetta could feel no affection for him, or at least that she ought to feel none". (Trad: en gros, le gars a beau être intelligent et sensible, il n'a ni lu Les souffrances du jeune Werther, ni les cheveux aubrun, le loser!)

"But alas, she was very plain and her name was Bridget... ." (Elle est moche et en plus elle s'appelle Bridget, quel boulet!)

On imagine fort bien la jeune Jane lisant à ses parents et proches ce texte bourré d'humour et délicieusement piquant. Un vrai petit bonbon littéraire! A noter: les éditions Zulma classics proposent une version à peine corrigée du texte original, avec sa ponctuation approximative et son orthographe particulière. C'est d'autant plus intéressant à lire!

Précédentes participations au mois anglais: The cup of ghosts de Paul Doherty, Crooked house d'Agatha Christie, le délicieux dessert Eton mess, un peu de musique avec le Choir of New College, les recettes de Nigella Lawson pour se sentir comme une déesse et un petit crush sur des acteurs/actrices.

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