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Pourquoi glisser une poignée de seigle dans la poche d'un homme après l'avoir empoisonnée ? Pourquoi accrocher une épingle à linge (et pas un cintre comme je l'ai lu sur la 4ème de couv!!) au nez d'une femme après l'avoir étranglée ? Que signifient ces indices saugrenus ? Sont-ils la signature du meurtrier ? Dans ce cas, il ne peut s'agir que d'un fou. D'un monstre. Un dangereux maniaque qui peut frapper de nouveau.
Un maniaque que Miss Marple est venue démasquer. Car ce qui peut paraître saugrenu à certains prend une signification à ses yeux. Elle arrive d’ailleurs un peu comme un cheveu sur la soupe notre amie aux cheveux blancs. Mais on lui pardonne, comme à Dame Agatha Christie d’avoir créée une intrigue qui n’est pas d’une folle originalité. Je n’ai cependant pas boudé mon plaisir, alors que je ne savais pas trop quoi lire, la plus célèbre auteure de whodunnit m’a comme d’habitude apporté une touche so british, une atmosphère surannée fort plaisante. Evidemment, on se doute rapidement du tueur, mais on s’en fiche. Il y a toujours des petits passages descriptifs délicieux.
"C’était au tour de Miss Somers de faire le thé. Miss Somers était la dernière entrée des dactylos, et la moins bonne. Plus très jeune, avec son visage doux et inexpressif, elle faisait songer à un mouton. L’eau ne bouillait pas tout à fait quand Miss Somers la versa sur le thé, mais la pauvre Miss Somers ne savait jamais quand l’eau bouillait réellement. C’était, parmi d’autres, une des choses qui l’avait toujours affligée. Elle emplit les tasses et les fit circuler, ayant mis dans chaque soucoupe deux biscuits à la cuiller."
Je regrette juste la traduction, pourtant très récente, qui est parfois maladroite et lourde.
C’était la première enquête de Miss Marple que je lisais, imaginez-vous un peu ! Je me suis rendu compte pendant cette lecture que je n’ai toujours lu que des romans avec ce brave Hercule, ou alors, sans enquêteur récurrent.
Une petite madeleine de Proust à déguster avec un bon thé, of course.
Autres romans d'Agatha Christie chroniqués dans ces pages:
Crooked House/La maison biscornue
The mysterious affair at Styles/La mystérieuse affaire de Styles
Absent in the spring/Loin de vous ce printemps
Une poignée de seigle adaptée à l'écran avec Julia McKenzie et Matthew MacFadyen