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A la mort du président Lincoln, assassiné par John Wilkes Booth, une enquête est diligentée pour retrouver tous les membres du complot. Dans le lot, un certain John Surratt, sudiste, ainsi que sa mère Mary. John Surratt parvient à fuir, mais sa mère est accusée de complicité, les participants se réunissant soi-disant chez elle pour préparer l'assassinat de Lincoln, de son vice président, et du ministre de la guerre.

http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/13/76/19853106.jpgCe film de Robert Redford, dont je ne me souviens pas qu'il soit sorti en salles en 2010, retrace toute la période du procès, au travers d'un personnage central: Frederick Aiken, qui défend (au début contre son gré) Mary Surratt. Si son opinion était faite dès le début (la femme n'avait-elle pas fourni le couvert aux comploteurs? n'avait-elle pas donné naissance, nourri et chéri un des membres importants de l'affaire?), il va rapidement comprendre que la Commission composée de militaires et chargée de juger les accusés n'a que faire de la vérité. Ce qu'il lui faut ce sont des coupables, pour mettre fin au chaos et sauver l'Union. Fausses preuves, témoins subornés, Aiken va rapidement se retrouver face à une tâche quasiment impossible à accomplir: sauver sa cliente de la pendaison. Tout le combat du jeune avocat, ancien capitaine dans l'armée de l'Union, va être de prouver l'innocence de Mary Surratt, en dépit des circonstances et des faux témoignages.

Un beau casting pour ce métrage de Redford, avec James McAvoy (Reviens-moi, Le dernier roi d'Ecosse) passionné par la justice, Robin Wright (Les vies privées de Pippa Lee) stoïque en accusée prête à mourir plutôt que de "donner" son fils, ou encore Justin Long, Kevin Kline et Alexis Bledel. Le tout est filmé de manière très classique, solide et sans fioritures.Très agréable à regarder donc, mais aussi intéressant par l'écho qu'il trouve dans l'actualité.

Car comment ne pas voir dans ce film de Redford, que l'on connaît pour ses engagements politiques, un miroir sans concession de nos sociétés actuelles, terrorisées, où le pouvoir peut décider d'abolir les droits les plus élémentaires d'un individu pour "préserver la Nation"? Quand un évènement dramatique vient bousculer les règles établies. Quand les sociétés acceptent de laisser une sorte de carte blanche à leurs élites par... précaution contre d'éventuelles menaces. 

Un an après le procès de Mary Surratt, la Cour suprême statua qu'un civil devait être jugé par ses pairs, quelles que soient les circonstances. Rappelons-nous qu'aujourd'hui, à Guantanamo des hommes sont jugés par des militaires.

Tag(s) : #Petit & grand écran
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