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J'ai découvert récemment cette autrice allemande avec L'envers de l'espoir, un roman se déroulant entre Ukraine et Allemagne. J'avais beaucoup aimé cette lecture, et j'ai donc poursuivi la découverte avec Rompre le silence, une histoire qui se partage entre présent et passé, sur fond de seconde guerre mondiale et des secrets enfouis pendant des décennies.

Après le décès de son père, en 1997, Robert Lubisch découvre une photo de femme ainsi que des papiers au nom d'un officier nazi. Pourquoi son père, riche industriel qui avait raconté avoir été fait prisonnier, possède-t-il les papiers d'un autre homme? Lubisch décide d'en savoir plus, et vous vous en doutez, il ouvre là une boîte de Pandore. A partir de la photo, et notamment du nom du photographe, il parvient à découvrir qui était cette femme; qui disparut sans laisser de trace en 1952, quelques mois après la tout aussi mystérieuse disparition de son mari, le fameux officier SS. Lubisch rencontre une journaliste qui flaire là un scoop. Mais celle-ci est tuée.
Borrmann, dont cela semble être la forme favorite (bon, je n'ai lu que deux romans, c'est peut-être un peu tôt pour moi pour faire des généralisations sur son écriture), alterne les époques et les points de vue: l'enquête en 1997, de la journaliste, puis du policier ainsi que la quête de Lubisch d'une part, et la vie dans ce petit village du nord de l'Allemagne, proche de la mer avant et pendant la guerre.

Avec Rompre le silence, l'autrice explore le poids du passé, ainsi que l'évolution des individus quand la tyrannie s'empare d'un pays. Ceux qui résistent, ceux qui se "révèlent" dans la haine de l'autre, le besoin de conformité etc. Comme dans L'envers de l'espoir, Borrmann donne de la chair à ses personnages, et nous donne à vivre leurs espoirs, leurs tourments, leurs luttes. Surtout, elle souligne à quel point, au-delà des idéologies, les passions humaines restent le moteur de nos agissements.  Amour, haine, jalousie... peuvent être à l'origine du beau comme du laid. Elle recrée l'ambiance terrible de la guerre, l'espoir des gens puis petit à petit l'angoisse de la défaite - même si certains restent toujours fidèles au Führer. Cinquante ans plus tard, les actes et les tragédies du passé ont encore des répercussions, quand bien même on voudrait les enfouir le plus profondément possible. Comment peut-on vivre avec un meurtre sur la conscience? Vivre en ayant appris la vérité sur ses parents? Une vérité sombre et parfois abjecte...

Rompre le silence ne révolutionne pas le genre, mais il se lit d'une traite et s'abstient de juger ses protagonistes... quelles que furent leurs turpitudes.

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