Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Découvrir un auteur encensé par le grand public est toujours un peu délicat. L'attente, même si l'on lutte contre elle, est toujours là. Le roman qui avait fait le succès de Jonathan Tropper, Le livre de Joe, n'étant pas sur les étagères de la bibliothèque, j'ai choisi de lire Perte et fracas. Le sujet de ce roman n'est pas facile: le deuil.
Doug est veuf. Sa femme est morte voilà un an dans un accident d'avion. Depuis, il végète dans leur grande maison, s'alcoolisant, et écrivant une chronique dans un magasine sur la vie de veuf.  Le fils de sa femme, qui était plus agée de 11 ans, est une ado livré à lui même. Perte et fracas nous conte le début de la fin du deuil, quand enfin la chappe du chagrin se soulève un peu, grâce à l'aide de Claire, la soeur jumelle de Doug.
Sur le deuil, j'ai lu des romans tels que Une promesse de Sorj Chalandon ou Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu. Ici Tropper aborde ce thème avec humour et une certaine dose de légèreté, malgré des passages graves. Ce qui n'est pas forcément pour me déplaire. Pour autant, Tropper a-t-il répondu à mes attentes? Oui et non.
Oui parce que son style est agréable, fluide, cru sans être vulgaire, ses personnages attachants, nuancés. Non parce que franchement, je n'y vois pas là un très grand livre. C'est sympathique, certaines réflexions sont très justes, mais il reste, à mon sens, un pas que je ne franchirai pas dans l'éloge. Il m'est arrivé de sourire, mais c'est tout. J'ai été émue une ou deux fois (en 370 pages), pas plus. En toile de fond, Tropper brosse un portrait sans concession d'une amérique bourgeoise, un peu paumée, croulant sous les crédits, vivant la grande vie, mais toujours insatisfaite.
Comme beaucoup de romans agréables, Perte et fracas se lit vite, on tourne les page car mine de rien on s'attache à cette épave qu'est devenu Doug, qui a pourtant su garder son mordant et son ironie, mais il ne restera pas dans les mémoires. Du moins pas dans la mienne.
Tropper n'est pas tombé dans le pathos, une bonne chose, mais l'impression que j'ai une fois ce livre refermé, c'est qu'il aura manqué ce petit plus qui rend un bon roman encore meilleur. Alors oui, Jonathan Tropper est un écrivain intéressant, que je relirai probablement avec plaisir. Mais, pour moi, il lui manque un rien de profondeur.
Tag(s) : #Ma bibliothèque
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :