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N'ayant pu aller voir Pirates! Bons à rien mauvais en tout, nous avons opté pour le film de Benoît Jacquot, Les adieux à la reine. Il bénéficiait d'excellentes critiques (sauf celle d'Anjelica, qui avait manifestement peu goûté le métrage). Autant dire que nous allions à l'opposé de notre choix premier. MS a eu le même avis qu'Anjelica: il s'est beaucoup ennuyé. Pour ma 
part, je n'ai pas été aussi peu enchantée par le métrage de Jaquot, mais je n'ai pas été emballée non plus.
Sidonie Laborde est la liseuse (en second) de Marie-Antoinette. Nous la découvrons au matin du 14 juillet, se réveillant dans sa minuscule chambre de bonne du château de Versailles. C'est elle que nous allons suivre, par ses yeux que nous allons découvrir un Versailles rarement vu au cinéma: celui des chambres de bonnes, des domestiques, qui mangent dans les grands entre-sols, comme au réfectoire, partageant les ragots et le pain (ou le peu qu'il en reste). Avec nous découvrons Marie-Antoinette infatuée de Gabrielle de Polignac, aimant Marivaux, lisant une revue de mode comme on lit Vogue et feuilletant son cahier des atours. On découvre également, par les jeux de regards, de conversations chuchotées toutes les perversions de la cour, les jalousies, les intrigues, les privilèges, la débandade après la prise de la bastille, la peur.
C'est intéressant du point de vue Versailles. Un Versailles, je le disait, que l'on voit rarement. Plus habitués aux films tels que Marie-Antoinette ou Le roi danse. C'est un peu Downton Abbey, mais au château de Louis XIV. L'humour en moins.
L'intrigue est très lente, ne cherchez pas les rebondissements, et le tout manque quand même de rythme. L'admiration sans borne que voue Sidonie (Léa Seydoux) à Marie-Antoinette (Diane Kruger), véritable groupie avant l'heure, génère une relation étrange entre les deux femmes, objet principal du film. Une relation qui ira jusqu'à la perte totale de l'identité de Sidonie, par amour pour sa reine, quand bien même celle-ci ne voit en elle qu'une distraction, un amusement (et qui parfois ne la voit pas du tout), et au final un objet bien pratique pour sauver Gabrielle de Polignac.
Je dois dire que j'ai trouvée les actrices, à part Léa Seydoux, assez moyennes dans leur jeu. On a l'impression que Diane Kruger récite son texte avec une application de collégienne et en fait un peu trop, quant à Virginie Ledoyen (la Polignac), je reste sur mon avis: je ne comprends pas ce qu'on lui trouve.
Je ne m'attendais à rien de particulier en allant voir ce film, mais c'est tout de même une mini déception.