En ce mois anglais, ainsi que l'ont décrété Titine, Lou et Cryssilda, il me fallait bien vous présenter cette série so british de très grande qualité.
Cette fois-ci, ce n'est pas la BBC qui nous propose de découvrir la vie dans ce manoir du Yorkshire, mais ITV.
A Downton Abbey, l'avenir de la famille propriétaire, ou du moins des filles est compromis. Puisque c'est bien de là que vient tout le problème: Robert, Earl of Grantham n'a eu que des filles. Et dans l'Angleterre de ce début de siècle, une femme ne peut pas hériter du domaine et du titre. Le cousin le plus proche ayant coulé avec le Titanic, c'est donc un autre cousin, au troisième degré celui-ci, et qui... travaille (oh lord!) qui se sera amené à hériter non seulement du titre et du domaine, mais également de l'argent.
A partir de cet évènement, la famille va connaître bien des émotions, et la domesticité ne sera pas épargnée. Car en effet Downton Abbey c'est le récit de styles de vies différents. Les maîtres, les serviteurs, et l'héritier, Matthew, membre de la classe moyenne travailleuse.
Tout cela est admirablement rendu. Chaque personnage a une vraie personnalité et permet aux auteurs de développer des intrigues qui rendent compte de la société anglaise de l'époque, toujours très ancrée dans ses traditions centenaires, mais qui est pénétrée par la modernité (technologique avec l'arrivée de l'électricité puis du téléphone, et politique avec l'avancée des idées "de gauche") et qui verra beaucoup de bouleversements avec la Première guerre mondiale. Ainsi la jeune domestique qui veut devenir secrétaire, le majordome qui n'est pas sans rappeler celui du roman de Kazuo Ishiguro, The remains of the day (admirablement adapté par James Ivory), les filles du lord qui doivent absolument trouver à se marier, la comtesse douairière qui compte bien que les choses restent comme elles ont toujours été etc etc.
Du rythme, de l'humour (très anglais, of course), mais aussi une attention particulière aux décors et aux costumes. J'ai particulièrement apprécié que les personnages portent de manière récurente certains costumes. C'est un détail, mais c'est tellement invraisemblable ces séries où on ne voit jamais les mêmes habits.
Et que dire du jeu des acteurs, si ce n'est qu'il est excellent? Hugh Bonneville joue un lord très attaché au domaine et aux gens qui y habitent, Maggie Smith (Minerva Mcgonagall dans Harry Potter) est absolument incroyable - elle s'en donne à coeur joie dans son rôle de vieille femme sévère et autoritaire qui n'a pas la langue dans sa poche - et elle a d'ailleurs reçu un prix pour ce rôle aux derniers Emmys. Les fans de Sense and Sensibility reconnaîtront en Matthew le nouvel héritier Edward Ferrars (adaptation BBC 2008). Carson le majordome est incarné avec beaucoup de dignité par James Carter déjà vu dans The way we live now (adaptation BBC (encore!) de l'oeuvre de Trollope lue récemment). Je ne cite que ceux-là, mais tous les acteurs sont vraiment très bons dans cette série d'excellente facture qui se dévore à toute vitesse. Amours contrariées, jalousies, complots dans les cuisines et dans les salons, j'ai vu les deux saisons, et je dois dire que j'ai enchaîné les épisodes goulûment, sans que mon intérêt ne faiblisse jamais. Et le dernier épisode de la seconde saison promet encore bien des émotions et des rebondissements!
Le site officiel.
Ceci est ma troisième participation au Mois anglais après The way we live now , A short history of tractors in ukrainian , prochain billet: probablement une nouvelle aventure de William Monk, d'Anne Perry.
un petit avant-goût de cette série pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore!
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