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En tant que blogueuses et blogueurs, nous avons vu passer de nombreux "scandales" dans notre petit microcosme de la blogo littéraire. Auteurs irrascibles et misogynes, éditeurs indélicats ou crêpage de chignon qualifié suite à un billet trop critique envers un auteur chouchou.

C'est récemment L'Irrégulière qui a été victime de cette (coûteuse) mésaventure, avec son billet sur un restaurant du Cap Ferret. La propriétaire, mécontente de voir une critique fort négative de son établissement grimper allègrement dans les résultats sur Google, a donc décidé de porter l'affaire devant un tribunal, en référé (procédure ultra rapide). La blogueuse fut donc condamnée. Oui, condamnée pour avoir choisi un titre de billet trop explicite, dénigrant le restaurant (selon la décision du tribunal, si j'ai bien tout compris.) (Vous pouvez lire ici un article qui revient sur l'affaire).

Ce que n'avait sûrement pas envisagé la restauratrice en question, c'est le deuxième effet kisskool (ça existe toujours, ces bonbons??): le bad buzz. Les grandes entreprises et leurs armadas de communications le craignent comme la peste. Car les communautés sur internet ont tôt fait de se mobiliser, et de s'indigner (à tort ou à raison, c'est selon on est bien d'accord). Et à peine une semaine après que l'affaire est parue dans la presse, les effets se font déja sentir. Voici une capture d'écran réalisée ce matin sur les notes Google, postées par les internautes. Elles sont disposées en première page, bien en vue (normal, c'est Google qui publie sur Google)...

  restau-bad-buzz-copie-3.jpg

Qu'y voit-on? Quelques rares avis positifs, noyés sous le déluge de commentaires négatifs faisant pour certains explicitement référence à l'action en justice de la propriétaire du restaurant. Et c'est la même chose sur TripAdvisor.

tripadvisor-restau-copie-1.jpg

Alors, évidemment, quand on connaît le "problème" de l'anonymat sur les réseaux sociaux, il y a fort à parier que le phénomène risque de prendre de l'ampleur. Certains avis sont très négatifs mais ne citent pas le jugement. Ces avis sont-ils ceux de véritables clients, ayant effectivement fait une mauvaise expérience, ou ceux d'individus scandalisés par les méthodes de la restauratrice face à la critique et souhaitant ainsi manifester leur mécontentement? Difficile à dire.

Quoi qu'il en soit, l'affaire prend de l'ampleur sur le net, d'autant que la presse se fait écho de cette condamnation. Comme le souligne Maitre Eolas (suivez son blog, passionnant!) dans l'article de L'Express cité plus haut, il y a, de la part de la restauratrice et de son avocate, une méconnaissance manifeste du monde de l'internet. Demander à un blogueur de retirer son article des pages Google, comme l'aurait apparemment fait l'avocate durant l'audience, c'est vraiment ne rien connaître au fonctionnement de la toile et du moteur de recherche.

Elles méconnaissent donc aussi l'une règles d'or de ce que l'on appelle désormais l'e-réputation (la réputation ou l'image sur internet) qui est de préférer le dialogue à la bagarre juridique. C'est un fait. Et c'est certainement le premier conseil qu'aurait dû délibvrer à sa cliente l'avocate qui l'a représentée au tribunal. D'ici là, la propriétaire du restaurant risque de regretter amèrement sa décision d'aller devant les tribunaux.

Tag(s) : #Mon oeil!
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