Passer après les autres, après que chacun (ou presque) a crié au génie, serait-ce la raison de mon immense déception à la lecture de ce roman encensé par les critiques, professionnels comme "amateurs"/blogueurs? Peut-être. Mais quand on pense, au milieu d'une phrase relatant une transplantation cardiaque, qu'il faut que l'on se préoccupe des horaires d'ouverture d'un service public, reconnaissez que c'est le symptôme d'un certain désintérêt pour l'histoire proposée !
Dans ce court roman, Maylis de Kerangal conte 24 heures... de la vie d'un coeur. Celui d'un jeune homme, Simon, victime d'un grave accident de la route après une séance ultra matinale de surf non loin du Havre. Du docteur qui posera le diagnostic de mort cérébrale, à celui qui transplantera l'organe, en passant bien sûr par les parents, la petite amie ou encore la receveuse, l'auteure nous promène d'un personnage à l'autre, d'une pensée à l'autre, d'une procédure médicale à l'autre.
Sur un thème aussi tragique que la mort d'un jeune homme, le choix douloureux des proches sur la question du don d'organes et la "renaissance" de ceux qui recevront ses organes, j'étais toute prête à me laisser porter, envahir par l'histoire des personnages. Las! Il n'en a rien été. Est-ce l'écriture de Maylis de Kerangal qui m'a tenue si éloignée des émotions? Ses phrases à rallonge, certaines tenant sur une page ou presque? Voici ce que j'en ai lu dans Télérama "Si les phrases semblent ne pas s'arrêter, si elles s'étirent comme des notes de musique tenues jusqu'à l'impossible, c'est qu'elles sont proférées dans un souffle unique, luttant contre la mort, retardant toujours l'extinction finale. Maylis de Kerangal a inventé la langue du sauvetage, elle pratique l'écriture du massage cardiaque, en vagues énergiques et répétées, jusqu'à l'hyperventilation. Les mots se passent le relais, portés dans des phrases pleines de ramifications comme un circuit veineux, et un roman sanguin trépide sous nos yeux". Intellectuellement je comprends l'objectif de l'auteure. En tant que lectrice de roman, cependant, je ne m'y retrouve pas. Pourtant, certaines formules sont très justes, les métaphores évocatrices et pertinentes. Mais je suis restée totalement étrangère aux personnages. Certains passages m'ont même carrément ennuyée. C'est dire.
Un rendez-vous totalement manqué donc.
Les avis plus qu'enthousiastes de Clara, Kathel, ou encore Gambadou. Celui de Manu, déçue comme moi.
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Manu 04/08/2014 19:12
Choupynette de Restin 06/08/2014 20:50
Alex-Mot-à-Mots 02/08/2014 23:18
Choupynette de Restin 04/08/2014 14:18
Malice 02/08/2014 15:47
Choupynette de Restin 04/08/2014 14:21
Manu 02/08/2014 13:10
Choupynette de Restin 04/08/2014 14:22
Céline 30/07/2014 16:11
Choupynette de Restin 04/08/2014 14:25