Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Allociné: synopsis
"On ne partage pas un empire d'une poignée de main, on le découpe au couteau." Cet empire, c'est Naples et la Campanie. Gomorrhe aux mains de la Camorra. Là-bas, une seule loi : la violence. Un seul langage : les armes. Un seul rêve : le pouvoir. Une seule ivresse : le sang.
Nous assistons à quelques jours de la vie des habitants de ce monde impitoyable. Sur fond de guerres de clans et de trafics en tous genres, Gomorra raconte les destins croisés de : Toto, Don Ciro et Maria, Franco et Roberto, Pasquale, Marco et Ciro. Cette fresque brutale et violente décrit avec une incroyable précision les cercles infernaux de la Camorra napolitaine pour mieux nous y entraîner."
Primé à Cannes, ce film, presque documentaire, est un rappel de ce qu'est la mafia, en rapport avec sa représentation dans notre imaginaire: une pieuvre. Ou plutôt une gangrène. Elle s'infiltre et s'installe dans tous les interstices laissés libres par les pouvoirs publics. Cette réalisation m'a rappelé a posteriori cette citation: l"e mal triomphe quand les gens de bien ne font rien". Ici, on sent l'abandon (pas total, il y a quand même une descente de police), l'impuissance. Que l'on peut comprendre quand on constate le déséquilibre des forces: par jour à Scampia, le chiffre d'affaire de la mafia s'élève à 500.000€ !!!
Ce qui m'a beaucoup frappé c'est cette impression de ne pas être en Italie, mais dans un pays du tiers-monde. Les bâtiments délabrés, la pauvreté, et au milieu de tout cela, des trafiquants, des proxénètes, etc autres joyeusetés. Gomorra montre, à travers les destins parfois croisés, parfois parallèles, d'habitants d'un quartier, comment la mafia contrôle tout, du marché de l'enfouissement des déchets, aux boîtes de strip-tease, en passant par la haute couture etc etc...
Peu de sang à l'écran, mais ce n'est vraiment pas cela le sujet. En ce sens, je ne suis pas d'accord avec le synopsis: le sang n'est pas une ivresse, c'est une donnée comme une autre. On ne tue pas par plaisir, mais par nécessité, par rapport au "business"... et c'est ce qui est d'autant plus marquant, glaçant. Au final, les êtres humains ne sont que des choses dont on se débarrasse tout aussi facilement que des déchets. A ce titre, je trouve ce film bien plus instructif et utile que le tristement et inutilement célèbre Truands de Frédéric Shoenderffer dont je vous avais parlé
ici.
Un très bon film sur une réalité terriblement noire et désespérante.

Tag(s) : #Petit & grand écran
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :