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Dans un quartier de Londres, deux classes sociales, deux univers se côtoient. Il y a les habitants de l'"estate" (qu'on pourrait traduire par la cité, terme qui recouvre l'habitat social), et ceux des maisons mitoyennes typiquement londoniennes, classe moyenne +. Mais une nuit, la One night du titre, les vies bascules dans un drame qui a tout de la tragédie grecque.
Au fil de quatre épisodes, dont chacun suit l'histoire du point de vue d'un personnage, nous découvrons petit à petit le déroulement des évènements. Il y a Ted le commercial à bout de nerfs qui voit une belle vente échouer, Rochelle la jeune lycéenne prometteuse issue de la cité qui va tenter de rentrer à Oxford, Carol, la mère de Rochelle, caissière dans une superette et enfin Alfie, qui lui aussi vit dans la cité. Nous savons dès le départ que quelque chose de grave s'est passé, car Alfie, ado de 13 ans livré à lui même et qui s'occupe de ses frères et soeurs (dont une petite de moins de 2 ans) est interrogé par la police.
One night est tout à fait dans la ligne des mini-séries britanniques : rythme efficace, très bon casting, et surtout une histoire qui tient en haleine. Ici, nous sommes amenés à constater le drame que vivent des habitants confrontés à la violence sociale, symbolique, économique, au racisme etc. Quand je parle de tragédie grecque à Londres, c'est qu'on a vraiment l'impression de voir des personnages pris dans l'engrenage que rien ne peut arrêter. La machine une fois lancée, même les meilleures volontés n'y peuvent rien. Il semble que chacun est enfermé dans son "rôle", sa place qui lui est assignée par la société. Ils sont presque pris en otages par le déterminisme social.
Enfants délaissés par des parents irresponsables, parents tout à fait responsables mais qui voient leurs enfants être embringués dans les gangs, réactions épidermiques face aux petites incivilités qui finissent par peser lourd sur le moral et au final ont des conséquences inattendues, One night explore ce qui pourrit nos sociétés de l'intérieur avec une acuité presque douloureuse. Quatre épisodes qui s'enchaînent et vous clouent à votre siège.