#Série : Latecomers

Retour en Australie après Après le verdict vue récemment, avec une autre série venue des antipodes, mais au thème totalement différent: le sexe et le handicap.

Dans Latecomers, nous suivons quatre personnages: Sarah, qui étudie à l'université et dont les recherches portent sur la sexualité telle que représentée dans les romances érotiques, et qui souffre de paralysie cérébrale. Elle évolue donc en fauteuil roulant. Frank, atteint du même mal, habite avec son ami Elliot, maître nageur à la piscine du coin. Enfin, il y a Brandi, la voisine de Sarah, 47 ans, qui n'a absolument aucun complexe et "emballe" aussi souvent qu'elle le souhaite (et c'est souvent!).

A travers ces quatre personnages, Latecomers aborde le thème, je le disais, de la sexualité et du handicap, mais finalement plus largement la question de notre rapport à notre corps et à la sexualité. Nos envies, nos limites, nos complexes etc. Pour Sarah et Frank la question est simple: ils voudraient enfin goûter aux joies du sexe. Mais dans le regard des "valides" ils sont invisibles car disqualifiés d'office par leur handicap.

Les dialogues font mouche, souvent, et l'humour est très présent. Évidemment il y a des scènes de sexe, mais elles sont sans artifices ni dramatisation superflues. Elles montrent le désir, les corps empêchés, les mouvements heurtés, mais surtout la sensualité évidente. (bon, j'ai juste tiqué sur une scène, dont je ne dirai rien, mais qui m'a fait lever les yeux au ciel : et les préliminaires, bordel???)

Ce que j'ai énormément apprécié dans cette toute petite série (6 épisodes d'une dizaine de minutes chacun), c'est le regard porté sur les personnages: empathique sans être victimisant, jamais dans la pitié ni le voyeurisme. Les personnages sont complexes et ne se résument jamais, fort heureusement, à un stéréotype. Cela est dû notamment aux auteurs: Emma Myers, elle même en fauteuil roulant, et Angus Thompson (qui joue le rôle de Frank).

« Le sexe, c’est surestimé, on finit toujours par morfler », glisse Eliott à Sarah. Et celle-ci de répondre : « De mon point de vue, pas besoin de sexe pour morfler. »