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En 1960, dans une bourgade rurale de la côte Est de la Nouvelle-Zélande, les Mahana forment avec les Poata les deux grandes familles maories de la ville. Le grand-père, Tamihana Mahana, est un chef de clan respecté, à la tête de l'exploitation familiale spécialisée dans la tonte des moutons. Inflexible et autoritaire, il dirige ses enfants et ses petits-enfants d'une main de fer, exigeant d'eux qu'ils perpétuent son hostilité envers les Poata. Quand son petit-fils adolescent Simeon se rebelle contre cet ordre immuable, le patriarche le chasse du foyer avec ses parents et ses deux sœurs. La grand-mère leur offre alors sa terre et sa maison...en ruines.

Lee Tamahori (L'âme des guerriers) propose un film sur un peuple, ses traditions et sa situation de colonisé. Pas de manière emphatique pour ce dernier point, mais par le biais de quelques scènes (dont celle du tribunal) qui montrent bien comment les Pakeha (les Blancs) font tout pour maintenir les Maori dans un statut de citoyens de seconde zone.

Mais plus qu'un film sur la colonisation, Lee Tamahori signe un métrage qui nous parle du poids des traditions, du clanisme. Une société profondément patriarcale, où le chef de clan, ici le grand-père (joué par Temuera Morrison, déjà vu dans L'âme des guerriers), est tout puissant et exerce son pouvoir sans pitié sur les membres de sa famille. La place des femmes, forcément, n'y est guère enviable. C'est aussi un monde profondément solidaire, profondément lié avec la nature. Le trait est parfois un peu forcé, mais il donne à voir un monde rural rarement dépeint.

Le jeu des acteurs est bon, même si je n'ai pas trop cru à la grand-mère, qui malgré le maquillage ne faisait pas son âge...Car l'actrice Nancy Brunning est bien plus jeune. Le jeune Simeon est incarné avec passion et réserve par Akuhata Keefe, dont c'est apparemment le premier rôle.

Mahana/Le Patriarche est adapté d'un roman de Witi Ihimaera, premier écrivain de langue et culture Maori a avoir été publié, Bulibasha: King of the Gypsies. J'ai depuis des années dans ma PAL son roman Whale rider, dont j'avais vu et beaucoup aimé l'adaptation (et je découvre que je ne l'ai jamais chroniqué, honte à moi!).

Autre film à voir absolument Boy de Taika Waititi (chroniqué celui-là, ouf!).

Tag(s) : #Petit & grand écran, #Aotearoa
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