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Un livre littéralement dévoré en quelques heures. Un régal!
Sonia est une jeune traductrice enceinte lorsqu'elle s'installe avec son mari Julien dans un nouvel appartement. Tout va plutôt bien, jusqu'à ce que Sonia se rende compte que son voisin, le vieux Monsieur 
Dupotier vit dans une crasse inommable et est sérieusement négligé par les gens qui sont sensés s'en occuper. C'est-à-dire qu'il meurt de faim. L'enfer étant pavé de bonnes intentions, la compassion de notre jeune tradutrice va rapidement se retourner contre elle...
Agnès Desarthe nous livre un ouvrage à l'écriture vive, pleine d'humour, dont l'héroïne est d'une lucidité et pourtant d'une naïveté désarmantes. La galerie de personnages secondaires tient de l'animalerie, avec l'obèse monté sur ressors, le gros lard aux yeux d'huîtres et au pistolet étincellant, ou encore la concierge péroxydée envahissante. Ces deux derniers vont s'avérer être de véritables Thénardiers modernes. Des descriptions plus que vivantes et des anecdotes très biens racontées, font également de ce court roman (138 pages) un régal. Desarthe évoque avec nuance la banalité du mal, et notre propension à nous en désintéresser, à détourner le regard. Le décalage qui existe dans notre capacité d'indignation et d'action. Ona reproché à ce livre de ne pas aller plus loin dans l'analyse, de manquer de profondeur. Soit. Mais en tout cas, si Desarthe raconte ce que nous savons déjà ou ce que nous avons déjà vécu, elle le fait bien, et l'on passe un bon moment. Cela m'a permis d'oublier mes muffins ratés, parce que ce four de m****, quoi que je fasse, crame littéralement mes productions sucrées. Screugneugneuh!!!!
Vivement que Mangez-moi arrive à la médiathèque!
L'avis de Florinette, et celui de Lily