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Le deuxième ouvrage que je lis de cet auteur, et décidément, j'aime beaucoup Miss Jennifer.
Clara et Lar sont tous les deux dans une période charnière de leur vie. Redoutant les interactions avec l'extérieur, ils sont en quête pour l'une de normalité, pour l'autre de distance. Ils se rencontrent sur un malentendu, elle "écoute" de la musique au bord du vide, il a peur qu'elle ne tombe, mais elle pense qu'il la prend pour une suicidée en puissance. 
Ils vont petit à petit, si ce n'est s'apprivoiser, du moins se connaître. Au contact l'un de l'autre, ils se rendent compte de tout ce qui les sépare (la religion, la politique, lui vit au Nord, elle en Eire) et ce qui les rapproche: la perte. D'êtres chers et de possibles. D'une vie normale, d'une vie rêvée. Cette rencontre va leur permettre de mettre des mots sur la douleur, de l'expulser ainsi.
Jennifer Johnston nous emmene dans une narration à deux voix. On passe des pensées de Clara, aux monologues intérieurs de Lar. A ces deux voix, s'ajoute le livre qu'écrit Clara et qui nous dévoile petit à petit son passé. UNe écriture limpide, sans pathos, sans concessions pour ces personnages égoïstes, qui tendent à se complairent dans leur malheur. Une petite musique douce amère, pour un adieu au passé qui n'ai jamais aisé.