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Dans la série des (presque) fresques familiales, histoires chorales et personnages solidement campés, je pioche Maine. Et quelle bonne pioche! Merci Cuné pour cette lecture!
Le titre fait référence au lieu de "villégiature" de la famille Kelleher. Tous les étés, ils y passent ( y passaient, mais y passeront-ils?) leurs vacances, selon des modalités... évolutives. Mais cette année, les grains de sables (!) s'accumulent dans la machine bien huilée (ou pas) que constitue la famille. Désillusions, révélations, réminiscences plus ou moins bienvenues du passé, J. Courtney Sullivan nous propose une très belle, poignante, vivante, touchante (il n'y a aucune mention à rayer) histoire de famille et des portraits de femmes bien plus nuancés qu'il pourrait paraître de prime abord.
Alice la matriarche (impossible de la qualifier autrement) au caractère bien (trop?) trempé, Kathleen sa fille aînée et son côté brut de décoffrage "je dis ce que je pense tant pis pour les dommages collatéraux", Maggie fille de cette dernière et tout le contraire: limite paillasson, et enfin Ann Marie, bru d'Alice et femme au foyer que l'on imagine au brushing impeccable et au bord de la crise de nerfs.
Roman dense, Maine nous entraîne dans l'intimité de femmes très différentes et rappelle, si besoin était, que ce que l'on pense des gens, notre vision d'eux, est parfois bien loin de la réalité. Famille, amour, loyauté et jalousie. Alcool, religion, filiation. Cela peut sembler bien banal et pourtant l'auteure offre un récit parfaitement calibré, porté par des personnages attachants (ou pas) sans caricature ni facilités.
On est déçu de quitter ces femmes, leurs vies. La fin ne m'a absolument pas déçue, au contraire, je la trouve parfaite.
Un roman à lire!!
L'avis de Brize.