Pour ce nouveau challenge british mysteries, j'ai lu La marque de Windfield, de Ken Follett, auteur bien connu des Pilliers de la Terre (dans ma pal également, mais je me le réserve pour des vacances). Pas de guerres sanglantes, de chevaliers et de rois dans ce roman. Le lecteur a tout de mêmeson compte de batailles, mais dans les salons feutrés de la haute bourgeoise bancaire du Londres de la deuxième moitié du 19ème siècle.
L'intrigue s'ouvre sur la mort (très) suspecte en 1866 d'un jeune étudiant dans l'enceinte du collège huppé de Windfield. Y sont mêlés Hugh Pilaster et son cousin Edward, membres de la richissime dynastie dont la fortune s'est faite dans la banque; Micky Miranda, jeune homme d'Amérique latine (du Cordovay) dont le père est certes richissime lui aussi, mais en Angleterre, sa fortune cordovayenne est bien maigrichonne; Tonio Silva, originaire du même pays et dont la famille est l'ennemie des Miranda; Peter Middleton la victime, et une personne inconnue, témoin de sa mort. L'enquête concluera à une mort accidentelle, sur la foi des témoignages de Miranda et Edward. Et l'on sait déjà qu'un mensonge est à l'oeuvre, qui lira ces deux-là pour longtemps.
Le même jour, le père de Hugh, qui avait osé se lancer indépendemment du reste de la famille Pilaster (retirant donc ses capitaux de la banque - et devenant par là même brebis galeuse) se suicide, suite à la faillite de sa banque, résultant d'un krach.
A partir de ces deux évènements, Follett tisse une intrigue faite de complots, de meurtres (au pluriel, oui), d'ambition dévorante et d'amours sur fond de développement industriel et bancaire. Et il faut bien le reconnaître, le bonhomme a du talent pour donner au lecteur l'irrépressible envie de tourner les pages. Ce n'est pas tant son style ou les personnages que cette intrigue très bien ficelée (même si elle n'est pas franchement novatrice) qui vous tient en haleine. Jusqu'où iront Augusta (la mère d'Edward) et Micky pour assouvir leurs ambitions de pouvoir et de statut social? Voilà la question que l'on se pose en tournant avidement les pages. Seront-ils punis? Ou bien s'en sortiront-ils sans une égratignure? Maisie (jeune fille d'un employé de la banque du père de Hugh qui se retrouve sans travail après la faillite) retrouvera-t-elle Hugh?
Un style très moyen, des personnages assez peu fouillés et souvent assez caricaturaux, mais une intrigue bien fichue et tout un monde que recrée Follett. C'est cela qui donne à La marque de Windfield ce côté "page turner" qui en fait un parfait livre de détente. Follett sait parfaitement mener sa barque, et même si certains rebondissements sont prévisibles, on se laisse prendre et l'on suit la saga Pilaster sur presque une trentaine d'années.cLa fin de Micky Miranda m'a fait penser à un majordome qui finit mal dans un certain film Disney, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le suspense. Ce qui ont lu le roman savent de quoi je parle!!
Une bien agréable lecture donc.
L'avis de Lou, ceux de Hilde et Soie (lien à venir) . Cliquez donc sur le logo pour en svoir plus sur le challenge British mysteries!