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Le Visa pour l'image, festival de photojournalisme, n'a rien de réjouissant, comme le terme de festival le laisse faussement penser. Pour la deuxième fois, je m'y suis rendue...à mes risques et périls.

Comme d'habitude, des images chocs, belles, terribles. Dans un des livres d'or un visiteur écrit: "Plein la vue, plein la gueule. Merci de nous renvoyer nos hontes." Je ne peux qu'acquiescer. Ouganda, Saint Domingue, Pakistan et tant d'autres. Des lieux où la misère et le désespoir sont oubliés, laissés de côté. Chaque journaliste nous montre une réalité qui s'imprime sur notre rétine. Et y reste. Certaines photos m'ont frappé, un véritable uppercut. Celle par exemple d'un enfant, au milieu de l'eau. Un baluchon sur le dos. Maigre. De profil et dont on voit uniquement le blanc de l'oeil. C'est au Tchad, il est réfugié. La Tchétchénie est aussi représentée. Avec son cortège de cadavres, de ruines.

Une autre nous montre, installée dans un hamac de fortune, une petite fille indienne. La légende: "Elle est séropositive, orpheline, personne ne s'en occupe de peur de la contamination". J'en ai encore les larmes aux yeux.

D'autres photographes jouent sur les paradoxes. On voit par exemple des jeunes filles, entre 9 et 14, dont on sait qu'elles se droguent pour affronter la prostitution quotidienne. Puis une photo nous dévoile uniquement leurs mains, aux ongles peints de couleurs joyeuses, légères. c'est en Ouganda, je crois.

On entrevoit le quotidien d'enfants mineurs. Avec leurs casques à lampes.

On nous rappelle ce qu'était l'apartheid.

Une autre nous explique la réalité de travailleurs, que dis-je, d'esclaves à Saint Domingue, paradis à touristes. Engagés par des rabatteurs, ces étrangers, privés de leurs papiers,  coupent sans répis la canne à sucre. 1€50 la tonne. On nous précise que les plus robustes n'en coupe qu'une tonne, voire 1,5t, au maximum. Les enfants nés sur les exploitations n'ont aucune existence légale, ils sont condamnés à suivre le chemin de leurs parents: esclaves du XXIème siècle, à quelques centaines de mètres des plages paradisaques où touristes du monde entier viennent se ressourcer.

Tout un lieu était consacré à katrina, et ses ravages sur la Nouvelle Orléans. Nous y voyons des photos prises à chaud, puis quatre mois plus tard. Quelle tristesse, de voir que presque rien n'a changé. On y apprend également que la mère de Bush, ancienne première dame des USA, a affirmé, que les gens devaient être contents d'avoir quelque abris de fortune, car ils étaient pauvres... Quand on dit les gens chez les Bush, et chez beaucoup d'autres, on pense: les noirs. Triste réalité, révoltante réalité.

L'Amérique du Sud, enfin. Elle fait l'objet de tout un reportage par Diego Levy, intitulé Sangre. On y voit des morts. Des femmes tuées par leurs ex. Des jeunes par des gangs. Des dealers... On a l'impression d'un continent baigné dans le sang. Et l'exposition sur la dictature en Argentine ne fait que renforcer cette impression.

Une autre photo m'a frappé. On y voit ce que je croyais être Tony Blair se regardant dans un miroir.En fait, on voit l'arrière de la tête de Bush et le visage de Blair, tous deux se faisant face. Je crois que le message est clair.

Crédits photos, dans l'ordre "d'apparition": Peter Dejong, Alvarro Ybarra, Alon Reininger, Thomas Dworzak et Diego Levy

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Tag(s) : #Evènements
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