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À quatorze ans, Jesse Pelham vient de perdre son père à la suite d’une chute mortelle dans le vaste domaine de Géorgie qui appartient à sa famille depuis des générations. Accablé, il va marcher dans les bois et se rend sur les lieux du drame. Là, il fait la rencontre de Billy, un vagabond affamé, ancien militaire en Irak, traqué depuis des années par le FBI. Une amitié naît alors entre cet homme au passé meurtrier et le jeune garçon solitaire. Mais lorsque Billy révèle à Jesse les circonstances louches de l’accident dont il a été le témoin, le monde du garçon s’effondre une deuxième fois : l'accident n'en était pas un. Désormais, tous ceux qui l’entourent sont des suspects à commencer par sa belle-mère et son oncle, un prêcheur évangélique ambitieux, cynique et charismatique. 

On connaît très vite (et quand je dis très vite, c'est vraiment très vite) les responsables de la mort du père de Jesse, ce qui m'a un peu surprise. Mais pourquoi pas. Après tout, dans les épisodes de Colombo, on savait dès le départ l'identité du meurtrier, le tout étant de savoir comment le célèbre inspecteur allait le coincer. Mais si j'ai apprécié cette lecture, j'avoue être un peu perplexe : ce roman de Peter Farris a reçu notamment le prix 813 du meilleur roman étranger 2018 ou encore le prix du festival de Beaune la même année. 

En effet, les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants: pourris, incestueux pour certains, assoiffés d'argent et de pouvoir. La psychologie des personnages, y compris celle de Jesse ou des personnes responsables du meurtre de son père, est réduite à son strict minimum (une critique dans le journal Le Soir parle de personnages complexes, on n'a manifestement pas lu le même livre)...Il n'y a guère que le père et son frère alcoolique qui sont intéressants. bref, Peter Farris ne fait pas vraiment dans la subtilité. On n'est pas loin des clichés... surtout qu'on est dans la ruralité aux Etats-Unis, chez les "rednecks", propices aux "stéréotypage". Pas forcément des gens pauvres ou indigents, mais pas forcément des citadins hyper éduqués non plus.

Ce qui se lit entre les lignes des Mangeurs d'argile est peut-être plus intéressant: avec le personnage de Billy (le seul qui mérite que l'on dise qu'il est "complexe"), le militaire devenu fugitif, l'auteur aborde (en surface) la question des crimes perpétrés par les militaires en zone de conflit ainsi que le retour au pays, avec le corolaire des traumatismes non traités. L'auteur aborde aussi le problème de la corruption dans les petites villes, de l'appât du gain etc. 

J'ai aimé le style de Farris, pas ébouriffant mais efficace, ses description de la nature, et j'ai lu sans déplaisir ce roman, la fin étant plus rythmée. J'ai par contre moins apprécié la construction de l'intrigue avec des aller-retours dans le passé qui m'ont semblé couper la narration.

Une lecture pas désagréable, mais sans plus. 

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