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J'ai découvert avec ce titre la collection Les petites conférences des éditions Bayard. Il s'agit de conférences à destination des plus de 10 ans, accessibles, sur des sujets très divers comme le mensonge, le temps ou encore le cinéma.
Ce texte de la journaliste Marie-Hélène Fraïssé porte donc sur le western, et plus précisément la vision de la "conquête de l'Ouest" et plus largement de l'Amérique du nord (Canada inclus) que nous en avons. Une vision purement coloniale, le point du vue du conquérant qui dit avoir "découvert" une terre vierge, alors qu'elle était habitée depuis plusieurs milliers d'années...
Ayant décimé les populations autochtones, soit en les massacrant, soit en les contaminant (intentionnellement ou non) par des maladies*, les Blancs ont dicté le narratif de cette conquête, de la "découverte", avec une imagerie qui perpétua pendant des siècles des mythes solidement ancrés dans les esprits. L'Indien et sa coiffe de plumes (seules les Nations des plaines en portaient), le nomadisme (mode de vie qui ne correspond qu'à une partie des peuples autochtones) etc. Je regrette d'ailleurs que, justement, la couverture du livre représente un homme portant une coiffe de plumes. Il aurait été pertinent je trouve, de proposer une autre image.
Ceux qu'on présenta comme des sauvages, des peuples non civilisés, avaient en fait des cultures sophistiquées et une vie sociale très organisée. Ainsi les populations iroquoises, majoritairement sédentarisées, "regroupées dans de vastes villages avaient une vie collective et même démocratique très développée dans laquelle on votait, et où les anciens comme les femmes avaient un réel pouvoir".
Un texte intéressant, qui amène à questionner nos représentations de "l'Indien". Clair et didactique.
* L'autrice précise à ce sujet que les maladies, introduites par les colons dès leur arrivée, les ont précédés en étant disséminées par les autochtones les ayant rencontrés puis ayant voyagé dans l'intérieur du continent. Ce qui explique que les colons trouvèrent ainsi des villages dépeuplés ou carrément fantômes dans leur avancée vers l'ouest. "La conquête de l'Ouest ne se résume pas à un grand roman de conquête flamboyant. C'est une tragédie sanitaire à l'échelle de plusieurs siècles".
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