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#Série : Douglas is cancelled

Steven Moffat, scénariste de Doctor Who ou encore Sherlock nous offre avec Douglas is cancelled, actuellement visible sur Arte, une excellente (et je pèse mes mots) série sur la situation des femmes dans le monde de la télévision.

Douglas, incarné par le toujours très bon Hugh Bonneville ( Downton Abbey), est co-présentateur d'une émission télévision, Live at 6. A ses côtés, Madeline, jouée par Karen Gillan (Doctor Who) parfaite, est une jeune journaliste admirée et reconnue. Sur Twitter, une personne témoigne de ce que Douglas aurait raconté une blague sexiste lors d'un mariage récent. Après que Madeline retweete le message, supposément pour réfuter l'allégation, tout part en sucette. La femme de Douglas ( Alex Kingston (Doctor Who, Guardians of the galaxy), éditrice en chef d'un tabloïd qui n'a aucun problème à détruire la vie des gens (y compris ses amis), voit bien venir le désastre.

Dans ces quatre épisodes de grande qualité, Steven Moffat tire à boulets rouges sur à peu près tout ce qui bouge : les "woke" extrêmes qui ne sont jamais à une hypocrisie ou contradiction près, le monde de la télévision et la presse en général, à l'affût du moindre dérapage. Cela donne lieu à des dialogues ciselés, à l'humour parfois acide mais qui fait mouche à chaque fois.

Mais ce qui débute comme une gentille comédie (on rit beaucoup dans les deux premiers épisodes), prend un tournant beaucoup plus sérieux et même dramatique à partir du troisième épisode. Dans ce dernier, Madeline passe un entretient avec le patron de l'émission Live at 6... et cela se passe dans la chambre d'hôtel de ce dernier. Un épisode très pénible à regarder car criant de vérité. Avec Madeline, nous voyons l'entretien déraper petit à petit vers l'agression sexuelle. Soulignons ici le jeu impeccable de Karen Gillan. Et on pense à toutes ces femmes qui ont eu à subir ce genre de situation : l'incompréhension d'abord, puis les esquives et la peur. Une peur que l'on ressent presque physiquement.

Douglas is cancelled est une charge juste et impitoyable sur ce monde dominé par les hommes, les violeurs, les harceleurs et ceux qui détournent le regard, et qui en rigolent même parfois. Steven Moffat montre brillamment la mécanique, comment des hommes bien sous tout rapport, apparemment, sont infusés de misogynie crasse, comment les petites blagues qu'ils aiment se raconter, en balayant d'un revers de main leur impact, peuvent détruire des individus, des réputations. Il démonte en un épisode, le dernier, l'argument du "Not all men". Car ce qui est très fort, c'est que Douglas ne semble pas être un mauvais bougre, au contraire, il est attachant.

Parfaitement écrit, filmé, rythmé et interprété. Implacable. A voir absolument.

Tag(s) : #Petit & grand écran, #coups de coeur
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