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J'étais curieuse de voir ce que Manu Larcenet avait tiré du roman éponyme de Cormac McCarthy (que j'étais une des rares à l'époque à ne pas avoir apprécié plus que cela). Après avoir lu le roman, vu le film avec Viggo Mortensen, je donnais donc une dernière chance à ce texte, adapté en BD, pour me faire changer d'avis sur ce qui fut une des grande sensations littéraires des années 2000. En effet, j'avais été très impressionnée par ma lecture du Rapport de Brodeck, adapté en deux tomes du roman de Philippe Claudel (que je n'ai d'ailleurs jamais lu). Quand j'ai appris la publication de cette adaptation de La route, je me suis dit "pourquoi pas?"
Le trait de Larcenet est tout aussi efficace même si différent du Rapport. Il est ici beaucoup plus fin, sans la noirceur qui enveloppait tout dans l'autre adaptation. On ne peut que saluer le talent de Manu Larcenet, vraiment. Il nous plonge dans cette atmosphère de fin du monde, de désespoir, de cendres. C'est très, très bien fait. Et là, je me rends compte que j'utilise les mêmes mots que pour décrire le roman original de McCarthy: c'est techniquement très bien fait, mais voilà, sur le fond, c'est le vide. Après donc trois versions d'une même oeuvre, je reste sur mon avis originel : je ne comprends pas l'engouement autour de cette histoire. Le roman, lui aussi, était très bien écrit, mais sur le fond, rien de nouveau pour moi. Je me souviens d'une conversation dans le métro entre amies, dans laquelle un monsieur s'était inséré, affirmant lui aussi son admiration et voyant des liens avec la philosophie de Lévinas...arguant de l'aspect novateur du roman. Lévinas, ça date quand même un peu, hein...
Bref, tout cela pour dire que techniquement et visuellement c'est beau (même si beau pour ce genre de récit n'est peut-être pas le mot approprié), mais pour le reste...
En aparté: en allant chercher des images pour illustrer ce billet, je tombe sur des critiques... tout aussi dithyrambiques... j'ai l'impression que le coup de l'anthropophagie ça a beaucoup marqué les lecteurs...peut-être est-cela qui a semblé si "formidable"? Un roman de littérature blanche qui parle de ça?