J'ai récemment vu deux séries dont l'intrigue se déroule dans l'univers de la mafia au Royaume-Uni : The gentlemen et McMafia. Attention, je divulgâche.
La première, The gentlemen, vue sur Netflix et créée par Guy Ritchie et adaptée du film homonyme, nous amène à suivre Edward, un militaire issu de l'aristocratie terrienne anglaise, qui revient au pays à la suite de la mort de son paternel. Il s'aperçoit rapidement que les revenus du domaine ne correspondent pas tout à fait avec ce qu'on pourrait en attendre. Et de fait: hangars et sous-sols sur la propriété servent à la culture du cannabis. Criblé de dettes à cause de l'addiction au jeu de son fils aîné, Freddy, le père s'est donc acoquiné avec la pègre de Liverpool, en la personne de Tommy Dixon, pour "sauver" le domaine. Un peu moins glamour que d'épouser une américaine, comme dans Downton Abbey. Eddie a pour objectif de solder les dettes et surtout de se débarrasser de Dixon... mais évidemment cela ne va pas être facile.
Dans la seconde série, McMafia, série BBC visionnable sur Arte, et créée par J. Watkins et H. Amini, Alex Godman, jeune banquier fondateur de son propre fonds d'investissement, se retrouve aux prises avec la mafia. Son père est un immigrant russe chassé de son pays suite à de sombres embrouilles avec des oligarques. Alors que des fausses rumeurs font plonger son fonds, Godman va tenter de trouver des solutions légales. Il fait tout pour s'éloigner des affaires illégales des riches russes. Mais quand son oncle est assassiné sous ses yeux, il n'a plus trop le choix. Il se retrouve en difficulté financière et veut venger l'oncle. Il accepte donc l'investissement d'un russe immigré en Israël.
Dans les deux cas, nous avons deux hommes qui vont tenter de s'extraire de l'emprise mafieuse, mais n'y parviendront pas. The Gentlemen est une série à gros moyen, cela se voit et le contraste est frappant avec McMafia, qui est beaucoup plus sobre : pas de grosses bagarres, de courses poursuites spectaculaires. C'est moins "fun", dirons-nous, moins bling-bling. The Gentlemen est aussi beaucoup plus sanglante (même si McMafia n'est pas exempte de meurtres), elle est, je trouve, très américaine, de ce point de vue. Elle comporte aussi pas mal d'humour, assez noir et gore parfois, ce qu'on ne retrouve pas dans McMafia. Dans les deux cas, on retrouve en personnage principal deux beaux gosses : Theo James dans la première, James Northon dans la seconde. Les séries sont bien écrites, rythmées (à l'américaine, une fois encore, pour The Gentlemen), et bien interprétées, avec des seconds rôles que vous reconnaitrez certainement.
Les deux séries abordent, chacune à leur manière, la mondialisation de la criminalité de haut vol, les différentes mafia qui collaborent pour arriver à leurs fins, sur fond de corruption, car sans elle rien n'est possible. Si les Gentlemen se déroule exclusivement au Royaume Uni (si ma mémoire ne me fait pas défaut), McMafia nous balade sur la French riviera, Israël, l'Inde et Moscou.
A chaque fois, deux hommes droits dans leurs bottes, des gars bien... qui finissent mal. Si il y a un côté un peu noir et désespéré dans McMafia, il y a dans la série de Ritchie une glamourisation de la pègre qui m'a beaucoup gênée. Au final, on a l'impression dans cette série que le message c'est que la mafia, le crime (y compris dans ce qu'il a de sanglant) c'est cool. McMafia montre comment de mauvais choix, pris avec de bonnes intentions, mènent à la perte du personnage ; dans The Gentlemen, Eddie est bien pris dans un engrenage, mais au final, il n'est pas franchement mal à l'aise quand il s'agit de faire affaire avec Dixon, et il finit par y trouver son compte. La série me déplaît par l'aspect glamourisation de la pègre, qui me laisse un goût déplaisant en bouche après le visionnage, ce qui n'est pas le cas pour McMafia.