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Avec Rashômon et Kagemusha, c'est un des grands chefs- d'oeuvre du réalisateur japonais Kurosawa. Les Sept samouraïs est une référence et inspira plusieurs "remakes" dont le fameux The Magnificent Seven de John Sturges avec Charles Bronson, Yul Brynner ou Steve McQueen pour ne citer qu'eux, il y eut plus récemment, en 2016, un nouveau remake, avec Denzel Washington, Chris Pratt et Ethan Hawke entre autres. Dans les versions américaines, les villageois font appel à ces mercenaires pour lutter contre l'appétit d’appropriation d'un capitaliste et de sa milice privée.
Dans le film original de Kurosawa, l'intrigue se déroule dans le Japon du16ème siècle, avant l'unification débutée par ODA Nobunaga durant la seconde moitié du siècle. Alors, les différents clans menaient des guerres incessantes, pillant à tout va. Des villageois en ont assez, la multiplication des rapines par les bandits profitant du chaos général les a menés au bord de la famine. Alors que la récolte du riz notamment approche, certains refusent d'être une nouvelle fois victimes des bandits. Quatre d'entre eux partent en quête de samouraïs pauvres qui pourraient les aider. Ayant réussi à convaincre Kanbei, un samouraï (un ronin, c'est-à-dire sans maître) plutôt âgé particulièrement rusé et sage, il s'agit désormais d'en trouver d'autres. Ce qui ne va pas sans difficulté, car la seule récompense: l'honneur et les repas! Kanbei (SHIMURA Takashi) avait été convaincu par le fait que les paysans offrent du riz en récompense, la céréale reine, et qu'eux-mêmes se contentent de millet. Parmi les six autres ronins recrutés, un très jeune, un as du katana, mais aussi un drôle de personnage, Kikuchiyo (incarné par MIFUNE Toshiro), fruste, grossier, qui n'a rien d'un samouraï.
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C'est la première partie du film. Après l'entracte, on s'attache à suivre la préparation de la défense du village, et enfin, la bataille quand les bandits attaquent. Car il y a en effet un entracte: le film dure plus de 3 heures. Je l'ai regardé en deux soirs, étant à l'époque en petite forme.
Je ne dévoile pas les différents rebondissements et révélations qui parsèment le film, mais chacun est l'occasion pour Kurosawa d'explorer la société japonaise de l'époque : les relations samouraï/paysans, la guerre civile, les notions d'honneur et d'abnégation, l'importance du groupe par rapport à l'individu (certaines maisons sont sacrifiées, car trop éloignées du village), la force de l'intelligente face à la bête brutalité. Il démystifie également la figure du samouraï et l'aura que cette figure et le bushido qui y est associé tient dans la société japonaise. Ce qui n'existe pour ainsi dire pas dans les versions américaines.
Kurisawa crée des plans magnifiques de la nature, mais aussi des personnages, il sait alterner les scènes au rythme plus lent, avec des moments de tension et d'action. De fait, on ne voit pas passer les plus de trois heures que dure ce film remarquable.
J'ai vraiment énormément apprécié ce métrage, sa réalisation, son interprétation. Loin de n'être qu'un film d'action, Les 7 samouraïs explore l'humanité, la société japonaise du 16ème siècle. Sa réputation n'est pas usurpée, loin de là!