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On ne présente plus Ernest Hemingway, auteur engagé, globe-trotter, journaliste, il fut soldat pendant la première guerre mondiale, puis il commença sa carrière d'écrivain à Paris. Le vieil homme et la mer lui valut le Prix Pulitzer en 1953. Il obtint le prix Nobel l'année suivante. Il me fallait donc lire un jour ce très court roman (147 pages), et ce jour est arrivé.
L'histoire est celle de Santiago, pêcheur vivant dans le dénuement à Cuba, qui fait face à une période de déveine: pas un poisson pêché en presque trois mois. Son seul ami est un jeune garçon à qui il apprend le métier de pêcheur... du moins apprenait, car ses parents ont préféré le placer là où la chance sourit. C'est donc seul qu'un matin Santiago part, loin, et va rencontrer le poisson de sa vie. Pendant près de deux jours de dur combat, il luttera avec la bête avant de la pêcher. Cet espadon magnifique, aussi long que sa barque, finit par céder. Mais sur le chemin du retour, les requins s'attaquent au poisson attaché sur le côté du bateau. A son arrivée sur la terre ferme, totalement épuisé, Santiago n'aura pour preuve de son exploit que la queue et la tête si caractéristique de l'espadon.
Disons-le tout de suite: je n'ai pas été emballée outre mesure par ce roman. J'ai suivi avec un intérêt tout relatif le duel entre le pêcheur et le poisson, les pensées de Santiago qui vagabondent dans son passé. Je me doutais bien que les requins attaqueraient mais pour le coup, mon intérêt s'est réveillé : les squales allaient-ils tout becqueter?? Oui, je sais, voilà des réflexions bien peu élevées face au chef d'oeuvre... Mais que voulez-vous, les réflexions du marin ne m'ont pas vraiment intéressée. Je comprends le projet d'Hemingway sur le thème des relations humains/nature, de la solitude, la vieillesse, la transmission. Je n'ai cependant jamais été intellectuellement ou émotionnellement investie dans la lecture. J'ai malheureusement lu ce texte en Français, et j'ai cru comprendre que la traduction n'était pas exceptionnelle... Pas sûre cependant que la version originale m'aurait plus emballée.
J'ai néanmoins pas mal réfléchi à ce texte après avoir refermé le livre, en me demandant ce que je pouvais y trouver d'autre, comme lectrice du 21ème siècle. Finalement, on peut se dire que le texte est quand même un brin pessimiste, car finalement, à part l'estime de ses coreligionnaires, Santiago ne retire rien de cette pêche homérique. Ou peut-être justement est-ce là la seule chose qu'il y avait à en tirer, au bout du compte : ne plus être la risée de la communauté comme le pêcheur qui a la guigne? Mais avoir le respect et pas la nourriture, est-ce vraiment une victoire ? On peut aussi voir cette histoire à travers le prisme de la Nature qui finalement ne se laisse pas dominer, puisque les requins mangent le poisson durement pêché ? A chacun sa lecture, avec peut-être l'écueil d'être très loin de ce qu'avait voulu dire l'auteur à l'époque ? Eternel débat.
J'ai dans la bibli numérique Paris est une fête et A farewell to arms. Je pense quand même que je les lirai un de ces jours. Les thèmes abordés me parleront probablement plus.