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Fille de paysan, Fleur-des-Neiges est fascinée par le maître Matsuo Seki, écrivain public. Tous les jours ou presque, après avoir accompli ses taches dans la maison familiale, elle va l'observer, incognito, pense-t-elle. Un jour, il l'interpelle, et à la demande de la jeune fille, il accepte de l'instruire et lui apprendre la calligraphie et l'art d'être écrivain public.
Pendant près de six ans, aux côtés de Matsuo, Fleur-des-neiges écrit lettres d'amour, faire-parts, requêtes, poèmes etc. Le jeune homme dont elle est amoureuse en secret lui réclame un jour une lettre d'amour... pour une autre femme. Elle écrit alors la plus belle lettre qui soit... et qui la laisse bien amère.
Lorsqu'un prince vient lui ordonner (il n'y a pas d'autre mot, car si elle refuse, c'est la mort) d'écrire le même type de missive, elle pense ne pas pouvoir, puis produit finalement la pire lettre qu'on pourrait imaginer. Pourtant, le prince, vaniteux n'y trouve d'abord rien à redire (la lettre clame tous ses supposés atouts), mais un rêve lui vient et il comprend que l'amour ce n'est pas avoir des richesses et les imposer à l'autre, commandant ainsi son amour, mais bien autre chose.
Très court roman (64p.) fort joliment illustré par Claude Cachin, Fleur-des-neiges nous parle de la beauté des mots, de l'observation et de la patience, de l'empathie aussi. On y parle de calligraphie, de cette capacité de la culture japonaise de faire d'une activité simple, un art.
Je m'agace un petit peu, cependant, que l'héroïne n'ait pas droit à son nom en japonais, Yukika (expliqué en post-face), alors que tous les autres personnages portent leurs prénoms japonais normaux. L'autre petit point qui peut faire tiquer, c'est le côté facile du 180° opéré par le prince... Bon, on le mettra sur le compte (conte?) de la forme de ce roman qui fait penser à une fable. Si je pinaille, cela reste une bien jolie lecture, car l'écriture de Beaude est très plaisante. Miss O. a aimé aussi.