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A Tôkyô, un dimanche après-midi, deux hommes absorbés dans la dégustation cérémonieuse d'une vieille bouteille de bourgogne Romanée-Conti 1935, usant de gorgées comme de ponctuations, poursuivent jusqu'à la lie le long texte désordonné de leurs souvenirs au fond d'une bouteille, ou bien la saveur d'un amour endormi. Par un des plus grands écrivains japonais contemporains.
Hé bien, écoutez, Kaikô Takeshi (1930-1989) "l'un des plus grands écrivains japonais contemporains" ne m'a pas vraiment convaincue. Ce recueil de deux nouvelles (la seconde s'intitulant La grenouille et les cure-dents et se déroulant au Vietnam pendant la guerre) est rapidement lu mais ne me laissera pas un souvenir impérissable, loin de là. Certes, il y a de belles descriptions quand les deux hommes goûtent le vin, mais n'étant pas amatrice de ce breuvage, je suis restée très extérieure. La nouvelle qui donne son titre au recueil prend un peu d'intérêt quand le romancier se souvient, grâce à cette dégustation, de sa rencontre avec une Suédoise à Paris des années plus tôt, mais rapidement le soufflé retombe.
L'autre nouvelle, située donc au Vietnam alors que la guerre fait rage entre les États-Unis et le Viet-Cong, nous raconte la rencontre entre un journaliste et un général cruel, sanguinaire, mais respecté par ses hommes, d'une rare laideur et aux manières de table qui auraient reçu l'assentiment de Nadine de Rothschild. La nouvelle vaut peut-être pour cet aspect-là: la contradiction entre la cruauté et les manières parfaites, l'affabilité, les tous derniers paragraphes notamment sont frappants.
Une lecture qui ne me laissera pas beaucoup de souvenirs.