Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Publicité

Dans le monde des séries, un des gros cartons de ces dernières années c'est bien Succession de Jesse Armstrong, qui nous plonge dans le monde ô combien cruel et toxique des grandes corporations internationales. Nous y suivons l'imminente succession à la tête d'un conglomérat des médias (on s'inspire ici de la vie de Ruppert Murdoch, qui créa FOX News) créé et toujours dirigé d'une main de fer dans un gant d'airain par Logan Roy (Brian Cox, formidable).

Roy a quatre enfants, même si l'on comprend vite que le premier, Connor, ne compte pas beaucoup (et on peut le comprendre). Kendall (Jeremy Strong), qui se considère donc comme l'aîné, doit devenir le prochain CEO (PDG en bon français)... mais tout ne se passe pas vraiment comme prévu. En embuscade il y a son frère Roman (Kieran Culkin, le frère de) et sa soeur Siobhan (se prononce Shivonne, incarnée par Sarah Snook) épaulée (si on veut) par son époux Tom (Matthew Macfadyen). Et dans cet entourage évoluent de nombreux personnages secondaires, issus de la famille élargie, ou de l'entreprise.

Durant les quatre saisons que dure la série, nous assistons aux luttes de pouvoir, aux alliances, aux trahisons. Je dois dire que la première saison a été un peu"compliquée" à regarder, tant le niveau de toxicité de la famille Roy atteint des sommets. Les "enfants" sont complètement sous la coupe de leur père, tout en essayant parfois de s'en défaire, ils luttent pour obtenir son approbation, n'hésitant pas à se tirer dans les pattes les uns des autres.

C'est Dallas 2.0 (ou 3.0?), en pire. La série dépeint une famille dont le pouvoir est le moteur quasi-exclusif... mais où l'amour (déçu, trahi, non réciproque) fait aussi office de motivation. On est en mode hybride, si l'on veut. Au final, on se rend compte à quel point les décisions des uns et des autres tournent autour de ces deux pôles d'attraction: amour et pouvoir. C'est en effet parfois pathétique, souvent malaisant.

Au-delà de l'aspect humain, Succession décrit de manière probablement trop réaliste pour être confortable les relations entre grandes/géantes entreprises et le pouvoir politique, une collusion d'intérêts qui n'empêche jamais le mépris réciproque. La légèreté de tous face aux enjeux démocratiques est révoltante et désespérante.

Succession est une excellente série, portée par des acteurs tous formidables qui incarnent à la perfection des personnages plus complexes qu'on pourrait le croire au premier abord. Les rouages du pouvoir, d'une famille, d'un environnement, tout y est réuni pour constituer une série qui se dévore, entre fascination et dégoût.

Publicité
Tag(s) : #coups de coeur, #Petit & grand écran
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :