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C'est à cause (ou grâce à) de sa bande annonce toute en douceur que je suis allée voir le dernier film de Wim Wenders, dont je connais finalement assez peu l'oeuvre. Ici son film se déroule à TOkyo, et est tourné exclusivement en japonais (pour les quelques rares lignes de dialogues...car Perfect days est l'exact contraire d'un film bavard).
Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Nous le suivons pendant plusieurs jours, répéter les mêmes rituels, du lever au coucher. Routine quotidienne qui va être entrecoupée par des évènements ou des rencontres inattendues.
Comme je le disais, Perfect days, n'est pas, c'est le moins qu'on puisse dire, un film bavard. Je pense que dans les 30 premières minutes du film, il doit y avoir 3 lignes de dialogue...Sur deux heures, on doit culminer à 200...Bref, tout est dans les visages, les corps qui bougent, parfois péniblement. Et puis il y a les rencontres, avec celle que le collègue de Hirayama aimerait voir devenir sa petite amie, qui aime les cassettes (oui!!) que l'homme écoute dans sa voiture. Uniquement des interprètes américains tels Lou Reed ou Nina Simone., il y a aussi cette mère qui cherche son fils, qui s'est réfugié dans les toilettes, ou encore la nièce d'Hirayama qui se présente un jour chez lui.
Pas de grands évènements, mais de ces instants qui font parfois un peu dérailler le quotidien. Juste assez pour émouvoir, chambouler parfois, faire ressurgir des blessures ou donner de l'espoir. Certains vont dire que Wenders évite de peu la philo de comptoir à deux balles et que le côté gnangnan n'est vraiment pas loin. Le genre: il faut saisir les petits bonheurs de la vie quand ils se présentent. Mais en fait, je ne vois pas en quoi c'est gnangnan de dire cela. (Après, en effet, il y a des manières de faire et de dire). La vie de tous les jours n'est pas faite de licornes et de bisounours, loin de là. Et je pense que notre malheur vient de ce que l'on nous vend les grande sensations, les rêves fabuleux, la joie permanente...
Mais revenons au film, qui doit presque tout à son interprète, Koji Yakusho que j'ai suivi sans jamais m'ennuyer pendant ces deux heures de film. Il incarne un homme qui se contente de peu, qui a vécu et qui manifestement a quand même des désirs et des regrets malgré ce quotidien qui semble dépourvu de fantaisie ou de déceptions/chagrins.
Enfin, le dernier long plan séquence, avec la musique de Nina Simone (It's a new day), Hirayama conduisant sa voiture pour aller au travail, le visage éclairé par le soleil levant, entre sourire et larmes est particulièrement émouvant.
Bref, j'ai beaucoup aimé ce film.