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Il vient d'une bonne famille, né à Mikolaiev (Nikolaiev dans sa version russophone), dans le sud de l'Ukraine, il est capitaine dans l'armée russe durant la Première guerre mondiale. Quand le Tsar capitule et signe la paix de Brest-Litovsk, c'est le début de longues années de combats, puis d'errance, et de survie pour le capitaine Alexandre Tikhomiroff.
Se fondant sur le travail d'Alexandre Tikhomiroff fils (qui s'est appuyé sur les récits de son père, ses propres recherches ensuite, avec notamment des voyages en Ukraine à la faveur de la Perestroika), Capitaine Tikhomiroff écrit et dessiné par Gaétan Nocq, est une épopée que l'on lit à la fois subjugué par la beauté des planches, et par l'horreur qu'ont traversé ces populations durant la période "trouble" (euphémisme) de 1917 à la victoire totale des Bolcheviks au début des années 1920.
Le capitaine se bat pour les Blancs, partisans du Tsar, doit échapper aux Rouges, aux Noirs de Makhno (une BD à ce sujet à lire: Le vent des libertaires), est fait plusieurs fois prisonnier, doit tantôt sa survie à la chance, tantôt à la ruse. Il faut parfois peu de choses pour échapper à la mort, quand on ne sait pas qui exactement on a en face de soi, Noir, Blanc ou Rouge? Les compagnons d'infortune meurent, beaucoup. La faim, les combats, le froid... l'emprisonnement, à la fin de la première guerre mondiale, dans des camps tenus par les Anglais et les Français (qui allèrent, on le sait peu, se battre contre les Rouges après avoir vaincu les Allemands)... Puis, après la libération, l'errance, encore, trouver du travail en Bulgarie, dans les Balkans, puis partir enfin pour la France.
Encore un très bel album, publié aux éditions La boîte à Bulles, trouvé au hasard de mes "furetages" dans les bacs de la bibliothèque toulousaine.
Gaétan Nocq a également mis en image les "aventures" du fils du capitaine en tant qu'appelé en Algérie.