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La route des Balkans, c'est le nom donné à l'itinéraire qu'empruntent les réfugiés venus du proche ou du moyen orient pour parvenir en Europe de l'Ouest. Dans ce roman de Christine de Mazières, nous suivons Asma, jeune syrienne, et sa sœur, qui meurent dans un camion frigorifique abandonné sur une aire d’autoroute, conduit par Radomir un jeune Bulgare qui vient d’une région pauvre (Lom, port industriel au bord du Danube, deuxième port fluvial du pays). Radomir a déjà émigré deux fois, en Allemagne et en Italie, revenu avec un peu d’argent, il a ouvert son bar qui a périclité faute de fréquentation. Dans cette zone où il n’y a que des vieux ou des très jeunes, pas d'emplois, pas de futur. Malgré l’argent déversé par l’UE pour construire des ponts, des routes et des écoles.

Nous suivons également Tamim, jeune Afghan qui rencontre Asma quand ils sont dans les Balkans, on découvre son trajet de plusieurs années depuis l’Afghanistan, l’exploitation subie pour pouvoir payer les passeurs, travailler sur des chantiers dans des conditions dignes de l’esclavage, mourir pour certains dans des accidents du travail.

Il y a aussi Alma, Allemande dont la grand-mère Helga, originaire de Koenigsbourg/kaliningrad, a fui l’avancée des Russes à la fin de la guerre (Helga apprendra tard dans sa vie adulte que sa vraie mère est morte après avoir été violée par les Russes, sauvée par l'épouse légitime de son père). Son histoire raconte la fuite, l’émigration 70 plus tôt, même si c’est pour aller, au final, dans son pays. La chape de plomb et de silence sur l’horreur. Helga raconte comme les réfugiés de Koenigsburg ne furent pas si bien accueillis que ça en Allemagne.

La route des Balkans raconte ces trajets, ces destins, comme une mosaïque qui prend forme petit à petit sous nos yeux. L’autrice, Christine de Mazières, est une haut-fonctionnaire franco-allemande. Cela se ressent dans ce roman, avec un style très factuel (mais pas désagréable à lire pour autant) dont les chapitres alternent récit de l’intrigue et faits plus bruts. Cela casse peut-être un peu la narration et le rythme mais c’est hautement instructif. Comme par exemple quand elle évoque le comportement de la Hongrie vis-à-vis des réfugiés, ou la gestion par Merkel de ces réfugiés qu'elle convainc sa coalition d'accueillir. 

La route des Balkans met en miroir la tragédie de ceux qui migrent avec la montée de l’extrême droite,  et ses électeurs/sympathisants qui oublient un peu vite l’histoire de leur propre pays, lisent à leurs enfants des histoires dans lesquelles il ne faut pas juger sur les apparences… en oubliant bien vite ces préceptes lorsqu’il s’agit de personnes étrangères.

Ce roman n’est pas tout à fait un coup de cœur, mais on n’en est pas loin du tout.

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