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Cet été je vous parlais d’un film d’animation sur le thème de l’alpinisme, intitulé Le sommet des dieux. En écrivant mon billet sur ce film, j’avais appris qu’il s’agissait d’une adaptation du manga de Jiro Taniguchi, lui-même adapté du roman éponyme de Baku Yumemakura, non traduit en français.

J’ai eu la chance de trouver à la bibliothèque municipale ce manga. Composé de cinq tomes de près de 400 pages chacun (voire un peu plus), Le sommet de dieux est une absolue merveille. Une lecture qui restera longtemps avec moi, et j’ai d’ailleurs commandé au Papa noël le premier tome. Je compte bien ainsi avoir les cinq tomes à porter de main pour pouvoir les relire à volonté.

Dans Le sommet des dieux, nous suivons Fukamachi Makoto, un journaliste spécialisé dans l’alpinisme, lui-même grimpeur. Lors d’un voyage pour une expédition sur l’Everest, il prend la photo qui le traumatise : le moment de la chute mortelle de deux amis alpiniste. Il erre dans Katmandou, où il pense reconnaître Habu Jôji, un fameux alpiniste qui avait disparu des radars des années plus tôt après une tentative avortée d’ascension de la mythique montagne. Dans une petite boutique, Fukamachi trouve ce qui semble être l’appareil photo de George Mallory, alpiniste ayant disparu en 1924 avec son compagnon d’ascension sans laisser de traces : et si l’appareil photo prouvait qu’ils avaient bien atteint le sommet, les premiers hommes à contempler le monde depuis son plus haut point ? Deux quêtes pour Fukamachi : retrouver Habu Jôji et le fameux appareil photo (qui lui est dérobé juste après sa trouvaille).

Le sommet des dieux est un ouvrage magnifique autant sur le fond que sur la forme. Je n’arriverai probablement pas à vous décrire la puissance de ce récit entre aventures, quête de soi, réflexion sur la Vie etc. J’ai dévoré ces cinq tomes avec une avidité rarement ressentie ces dernières années. Le parcours d’Habu Jôji de son enfance à l’âge adulte, ses tourments, son caractère entier, sans concession aucune à qui ou quoi que ce soit qui ne soit pas la montagne ; la quête de Fukamachi, son obsession pour le personnage de Habu, ses propres questionnements sur sa vie, ses fêlures, ses ambitions ; la description du monde l’alpinisme japonais et plus largement de la quête de l’Everest, l’argent nécessaire pour pouvoir partir en expédition à l’étranger, le business autour de ce sommet légendaire, la compétition entre grimpeurs (le duel à distance entre Habu Jôji et Hase Tsuneo par exemple) ; tout concourt à faire du Sommet des dieux un ouvrage foisonnant, puissant et envoûtant. En tout cas pour moi. Je ne suis pourtant pas une passionnée d’alpinisme, même si j’aime de plus en plus la montagne, donc je n’étais pas spécialement attirée par ce genre de récit. Et cependant, la magie a opéré.

Ne pouvant pas lire le roman d’origine (que son auteur a mis plus de 20 ans à écrire), je serais bien en peine de dire si Taniguchi en a fait une bonne adaptation, mais tout porte à croire que oui. Son dessin est tout bonnement magnifique, je suis restée plus d’une fois à contempler une page comme hypnotisée. (Miss O. a également « lu » Le sommet des dieux, m’empêchant parfois de rendre un tome avant qu’elle ne l’ait fini…Elle a ainsi appris le sens de lecture à la japonaise.)

J’ai fini ma lecture en lisant le dernier tome d’une traite, un soir de décembre, les émotions à vif.

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Le sommet des dieux - J. Taniguchi
Le sommet des dieux - J. Taniguchi
Tag(s) : #coups de coeur, #album, #Ma bibliothèque
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