Troisième jour de cette session #NoëlConseil après les choix de Stéphane Servant (Quel monde voulons-nous? de Starhawk) et Céline Denjean (De bonnes raisons de mourir, de Morgan Audic), voici le choix de Simone Gélin (qui m'avait bouleversée avec son magnifique polar L'affaire Jane de Boy, Prix de l'Embouchure 2017 au Festival Polars du Sud, et Prix Lire élire son polar 2019, des médiathèques du Tarn et Garonne) : Le goût de la viande, de Gildas Guyot.

J'avais feuilleté le livre de mon voisin de table, Gildas, au salon de Marmande et j'avais été interloquée par la puissance des premiers mots.
Un uppercut !
J’étais curieuse de découvrir s’il était possible de tenir 250 pages avec des phrases aussi percutantes.
Un style qui me rappelait celui de Céline, par sa façon d’associer un vocabulaire recherché, subtil, à des termes bruts, crus.
D'un bout à l'autre, ce livre tient ses promesses. Nulle défaillance. L’écriture sobre, belle, efficace, surprenante, choquante, vous prend aux tripes.
Bien sûr, c'est du noir très noir, désespérant, même, et parfois, à la limite du supportable, mais c’est de la guerre de 14 dont il est question et de ses dégâts sur l’âme humaine autant que sur les corps quand l’auteur nous parle de la chair. Et les temps du subjonctif, les mots raffinés qui flirtent avec ce langage si familier (voire plus) nous font avaler (si je puis dire) les pages !
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Merci à Simone Gélin d'avoir partagé ce conseil de lecture, je sais déjà à qui je vais l'offrir (en dehors de moi-même, of course!).
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