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Il fut l'artisan du désastre de Gallipolli. Le Lord de l'Amirauté Winston Churchill revient au pouvoir en 1940 parce que Chamberlain n'a plus le soutien du Parlement. S'ensuivent des jours difficiles, des choix terribles.
Les heures sombres relatent l'arrivée de Churchill au 10, Downing Street jusqu'à l'évacuation meurtrière et rocambolesque des troupes anglaises (et françaises) à Dunkerque. Gigantesque, phénoménale performance de Gary Oldman. Et je ne parle pas du maquillage...la voix, l'accent, le phrasé, la posture, la démarche...c'est incroyable. Certains critiques ont été ... très critiques. Pour ma part, je trouve que la complexité de Churchill (qui a eu des positions pas franchement recommandables : racisme, anti-sémitisme) est suggérée dans le film: son arrogance, sa fragilité aussi. Mais je crois que ceux qui cherchaient cela se sont trompés (du moins je l'espère): ce n'était pas le sujet du film. Plutôt, Joe Wright voulait montrer les coulisses de ce moment si important dans l'histoire du monde.
La veulerie de certains, les luttes de pouvoir. Les hésitations. Après, ce n'est pas un film qui va révolutionner le genre, ni l'opinion que l'on a sur Churchill. C'est certain. Il manque aussi de tension dramatique dans certains moments, comme sur la question de Calais et Dunkerque, les passages dans la War room ne sont pas franchement réussis de ce point de vue. Mais il le sont si l'on regarde le côté très politique des décisions prises, les clivages, les stratégies de Chamberlain et Halifax pour dégager Churchill.
Oui, un film qui a des défauts, c'est sûr, mais un peu plus de deux heures qui m'ont régalée. Et qui donnent envie de lire une bio de cet homme qui fumait comme un pompier, buvait comme un trou, était arrogant, déplaisant, mais savait sacrément bien manier le verbe, et a tenu bon face à ses opposants et à Hitler.
En aparté: je serais curieuse de savoir si l'épisode du métro est véridique.
