
Karolina est-elle une jeune polonaise qui a grandi en Allemagne ou bien une jeune allemande d'origine polonaise? C'est cette question qui la conduit à passer cinq mois à Cracovie.
Élevée à Cassel dans la culture polonaise et bercée par la profonde nostalgie de sa mère, elle vie une Pologne fantasmée qui nourrit son imaginaire. Dans cet album-autoiographique, l'auteure nous raconte d'une part cette période passée à Cracovie, et d'autre quelques souvenirs de jeunesse de sa mère avant son émigration vers l'Allemagne. Sa mère qui a dû se battre pour être qui elle voulait, et qui a élevé sa fille selon ses convictions féministes et "libérales".
J'ai trouvé ce récit intéressant, même si, très objectivement, il n'y a pas de grosses surprises, on retrouve les notions d'identité et de dualité. Grandir dans un pays en étant élevé par des parents d'une toute autre culture finit souvent par générer des questionnements. Souvent mais pas toujours, comme on le constate avec certains amies turques de Karolina. C'est un récit qui pourrait/devrait être mis entre les mains d'ados, qu'ils soient ou non nés de parents étrangers au pays, car il peut susciter le débat sur l'idée d'appartenance, la conciliation des identités culturelles. C'est aussi, il me semble une belle illustration de ce que l'Europe et le mélange des peuples ont de meilleurs.
Je regrette juste le dessin, que j'ai trouvé très moyen au mieux, ou carrément moche à certains moments.