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© Vincent Héquet

© Vincent Héquet

La tempête a frappé. Durement. La terre est écorchée, scarifiée. Les bâtiments portent les stigmates de sa férocité aveugle et acharnée. Le vent, acide, vindicatif, a corrodé le béton et le crépi. La poussière est partie, envolée, souvenir seulement présent dans quelques particules qui volètent dans les derniers souffles des bourrasques affamées d’âmes.

Il n’y a plus un bruit. Les hurlements se sont tus. Leur écho fantomatique est une vibration dans l’air. Imperceptible, presque. Le silence est gonflé des souffrances éphémères, mères de néant éternel.

Les grondements ont retenti longtemps après la tempête. Ils se sont répercutés profondément dans la terre, l'éreintant, l’asséchant. La menant presque irrémédiablement vers la stérilité des déserts insondables.

Et pourtant. Dans les recoins les plus improbables, la biologie, la chimie font leur œuvre. Les molécules s’agglomèrent, entêtées à survivre. Sur le sol grisâtre, des taches vertes grandissent, s’élargissent, contaminent l’environnement comme un virus. Deux brindilles que l'on croirait mortes, désséchées, se dressent. A leur pied, une feuille, minuscule, d'un vert lumineux. Opiniâtre. Courageuse.

La tempête a frappé.

Dans le silence revenu, le chuintement de la vie se fait entendre. Obstiné.

*

Une nouvelle participation, évidemment largement teintée par les attentats de Paris du 13 novembre, à l'atelier d'écriture de Leiloona. Comme je le disais dans un précédent billet, la peur peut nous paralyser, mais juste un instant. Nous devons vivre, nous instruire, aimer, écouter, ne pas se laisser intoxiquer par ceux-là ou par d'autres qui voudraient nous diviser, nous annihiler.

Tag(s) : #Mots
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