Rollo Martins se rend dans le Vienne de l’immédiat après guerre, pour y rejoindre son ami d’enfance Harry Lime. Mais arrivé sur place, il ne peut qu’assister, désemparé, à l’enterrement de son compagnon, mort renversé par une voiture devant chez lui. Il apprend par un policier britannique que Harry était soupçonné d’être au centre d’une contrebande de pénicilline frelatée, ayant causé la mort de nombreuses personnes.
Incrédule, Rollo va tenter de découvrir les circonstances exactes de la mort de Lime, pour prouver qu’Harry n’est pas un criminel. De fait, Rollo se rend vite compte que la mort d’Harry n’a rien d’un accident. Mais est-il vraiment innocent ?
Alors, c’est pas du pitch, ça ?
J’ai sauté sur l’occasion quand, dans la bibliothèque familiale, je suis tombée sur The third man de Graham Greene. Il s’avère que ce roman est en fait tiré du film éponyme primé à Cannes en 1949, et dans lequel figurait au casting, excusez du peu, Orson Welles.
J’avais dans mon adolescence tenté de lire La puissance et la gloire, mais j’avais abandonné. Trop jeune, probablement.
Cette histoire d’amitié - dans un contexte très particulier d’après-guerre et de partition de la capitale viennoise entre les quatre puissances alliées - mâtinée d’enquête policière est très agréable à lire. Cependant, je dois dire que j’ai trouvé le tout un peu facile, et les personnages pas vraiment fouillés psychologiquement. Dommage qui plus est, que la quatrième de couverture dévoile qu’Harry n’est pas mort mais a seulement disparu. Une partie du suspense est donc éventé. L’intérêt du roman tient essentiellement dans l’aspect amitié trahie, confrontation du souvenir d’un homme à sa réalité. Pour Rollo, il est bien difficile de réconcilier le souvenir de son ami, compagnon de virées et autres chapardages, avec celui qui semble être le cerveau d’un trafic de pénicilline. Je spoile, vous ne m’en voudrez pas : si dans un dernier geste Rollo Martins tente de prévenir Harry Lime « de ne pas [lui] faire confiance », il sera celui qui servira d’appât pour arrêter le trafiquant.
Sympathique, mais finalement sans grand intérêt, si ce n’est de donner envie de voir le film.
Quelques citations qui donnent un aperçu du talent de Greene:
"Dexter has been ranked as a stylist with Henry James, but he has a wider feminine streak than his master - indeed his ennemies have sometimes described his subtle, complex, wavering style as old-maidish." Greene n'aime manifestement pas l'oeuvre d'Henry James!
"The Russian, you see, refused to leave the room while Anna dressed, , the Englishman refused to remain in the room, the American wouldn't leave a girl unprotected with a Russian soldier, and the Frenchman - well, I think the Frenchman must have thought it was fun."
Une nouvelle lecture pour le défi de Kathel Voisins/Voisines. Le logo vous emmène sur ma page défi.
j'ai oublié de préciser que ce roman rentre aussi dans le défi God save Ze Livre d'Antoni. Et là, vu que j'ai lu le roman en VO, je suis carrément la Queen Mum. Où le gin est-il rangé???
Commenter cet article