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Radio România, bonsoir ! Journée placée sous le signe de la nature avec une superbe balade en bateau dans le Delta du Danube. De la forêt noire à la mer Noire, le Danube parcourt des milliers de kilomètres pour se diviser en une multitude de canaux et trois grands bras : Sulina, Chilia et Sfintu Gheorghe, au bord duquel nous nous trouvons.
La journée avait mal commencée, avec un vol caractérisé de jambon... mais c'est le risque quand le frigo est commun au camping. Mais nous n'allions pas nous laisser abattre... le delta nous attendait!
Et pour faire encore plus couleur locale (ou cliché, dirons les grincheux), notre guide nous emmène à l’embarcadère en Dacia vieillotte recouverte de poussière. Cette balade privative se fera dans une petite barque. Nous naviguons un moment sur le vieux bras de St George, par opposition au canal en ligne droite court-circuitant les nombreux virages de la rivière, et construit sous Ceaucescu. Il raccourcit significativement le trajet entre Tulcea ville à l’entrée du delta, et Saint George, village au bord de la mer noire, tout au bout du bras éponyme. Nous passons devant une villa sur le rivage ayant appartenu au dictateur, et désormais résidence d’été du Premier ministre.
Notre guide nous emmène de canal en canal, puis sur divers lacs. Nous ne croisons que très peu de bateaux, principalement des petits comme le nôtre, avec 3 ou 4 passagers, ou plus fréquemment des pêcheurs. Il y en a beaucoup sur les rives, certains avec des tentes.
Les cours d’eau sont bordés de magnifiques saules, par endroit, les arbres poussent directement dans l’eau. Dans le delta, la star, c’est le pélican. Comme toute star qui se respecte, le pélican se fait désirer. Ce n’est que dans le deuxième lac que nous traversons que nous en voyons un… d’assez loin, car le pélican n’aime pas le touriste, il faut le savoir. Il s’échappe en quelques coups d’ailes, et quand on sait le poids (entre 15 et 20kg) de la bestiole, on la trouve étonnamment légère. Mais même de loin, on voit bien qu’il s’agit du mastodonte du delta. A ses côtés, des cygnes, des poules d’eau, des colonies entières de cormorans ou encore des martins pêcheurs, que l’œil n’aperçoit qu’au moment où il s’envole, boulet de canon minuscule, éclair bleu roi fuyant entre les roseaux. Il y a aussi le crabier chevelu, ou encore des aigrettes, grandes et petites.
L'autre star du Danube, c'est la fleur de nénuphar. Ce n’est déjà plus la saison, mais il restait encore ici et là des fleurs blanches ou jaunes, et des tapis de feuilles flottant sur les eaux calmes des lacs.
Nous avons aussi goûté des morceaux de plantes aquatiques, à la saveur douce ressemblant un peu à celle de la pomme. Etonnant et savoureux!
L'après midi, nous avons vadrouillé dans la zone, visité les ruines de l'ancienne caserne fortifiée romaine d'Halmyris, incluant une basilique où furent enterrés des martyrs tués en 290 après JC. Le site, découvert dans les années 90, est très bien conservé et bénéficie d'explications succinctes en anglais. Bien mieux que les ruines d'Histria dont je vous parlais dans l'épisode précédent. Nous avons ensuite été à Tulcea, qui n'a rien de bien formidable, si ce n'est que c'est la grande ville (95000 habitants). Les immenses immeubles de l'ère communiste bordant le Danube sont en piteux état...
Journée bien moins fatiguante qu'hier... demain en route pour Brasov (Episode #3).
