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Radio România émet à travers la grisaille et le brouillard même…

Après une si belle journée hier, Timisoara s’est réveillée sous une pluie battante. La perspective d’une longue route pour retourner faire une étape à Sibiu avant de traverser les montagnes n’a pas arrangé les choses… et ce n’est pas la visite du musée de la Révolution de 1989 qui nous a redonné le sourire.

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Installé dans une ancienne caserne, ce musée retrace la petite dizaine de jours qu’a duré le soulèvement du peuple roumain face à la dictature de Nicolae Ceausescu. Tout est parti d’une décision de l’évêché inféodé au pouvoir de muter un pasteur de Timisoara, Laszlo Tokes, de la minorité hongroise et bien trop irrévérencieux pour les autorités. Tokes refuse la mutation, l’évêché lui intente un procès et le gagne (normal, on est en dictature, si on pouvait plus compter sur la "justice" pour obéir aux ordres et écraser les opposants, où irions-nous?). Mais petit à petit les gens se pressent devant l’église du prêtre, lui manifestent ouvertement leur soutien …et deviennent de plus en plus nombreux. Quand des coups de feu sont tirés, la révolte enfle…et finit par se propager dans le pays entier.

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Du 16 au 25 décembre (date de l’exécution des époux dictateurs), c’est toute la Roumanie qui prend la rue. A travers des témoignages (membres de Solidarnosc, syndicat célèbre polonais ayant pris le pouvoir) et des photos, le musée retrace ces journées qui ont marqué un tournant dans l’histoire du pays. Il est dommage que nombre (la majorité en fait) de documents ne soient pas au moins traduits en anglais. Ils le sont souvent en Allemand, parfois aussi en hongrois. Heureusement, nous avons vu une vidéo aux sous-titres en français (approximatifs certes, mais français compréhensible) sur le déroulement des évènements. Il n'aura fallu que quelques jours au peuple pour mettre à bas ("Jos Ceausescu!") une dictature de plusieurs décennies. Le film ne parle cependant pas de la rumeur qui a à l'époque mis le feu aux poudres: il y aurait eu un charnier non loin de Timisoara.

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Le bâtiment accueillant le musée, une ancienne caserne donc, en bien piteux état, sent l’humidité et la poussière…assez irritant pour les sinus je dois dire. On appréciera (ou pas) le fait que l’entrée soit gratuite… mais qu’on vous demande quand même 10 Lei/personne à l’entrée. Autant dire que c’est payant, il me semble ! Mais je pense que ce genre de lieux est essentiel à un pays pour comprendre d'où il vient. D'autant qu'il semblerait que la nostalgie de l'ère communiste soit plus présente. Nous n'avons donc pas "pleuré" nos 20 lei!

Aujourd’hui lundi, nous avons découvert Timisoara … autrement, dirons-nous. C’est-à-dire quasi paralysée par les embouteillages !! Cauchemardesque !! Nous avons perdu pas loin d’une heure pour nous rendre chez le loueur pour remplacer James qui était donc kaput, et pourtant, ce n’était pas si loin que cela ! Janet est désormais parmi nous. J’avoue que j’aime moyen sa voix.

Et nous voilà donc repartis pour Sibiu, presque 3 heures de route, dont certaines parties en très mauvais état. Et comme en Roumanie il n’y a qu’une autoroute de Buca à Constanta et ensuite une ou deux portions vers Sibiu et Timisoara, tous les camions sont sur la route… et je peux vous dire que cela en fait un sacré paquet. C’était probablement comme cela chez nous il y a des années.

Comme d'habitude, beaucoup de chiens plus ou moins errants et en mauvais état (voire morts) sur le bord de la route… cela fait toujours mal au cœur. Ce soir, après avoir encore galéré (Janet n’a pas trouvé l’adresse, cette gourde !) pour trouver la pension qui se trouve à l’extérieur de Sibiu, près de la forêt, nous avons fait connaissance avec des chatons qui doivent avoir 2 à 3 mois. Mignons, mais certains malades… J’en connais qui les auraient adoptés illico !!

Demain, nous prenons la plus belle route du pays et traversons les monts Fagarasan. Espérons (ceux qui veulent prier, surtout ne vous gênez pas !) que le temps se lève…que nous puissions profiter des beaux paysages…

Noapte buna !

L'épisode #11 par ici!

Les épisodes précédents:

Radio Romania #1 (arrivée en Roumanie) ,

Radio Romania #2 (Delta du Danube)

Radio Romania #3 (Route vers Brasov, Volcans de boue)

Radio Romania #4 (Brasov, Rasnov, Bran)

Radio Romania #5 (Prejmer, Sighisoara)

Radio Romania #6 (Viscri, Biertan, Medias)

Radio Romania #7 (Sibiu, Astra Dumbrava)

Radio Romania #8 (Alba Iulia, et arrivée à Timisoara)

Radio Romania #9 Timisoara

Tag(s) : #Y'a d'la joie, #Visites et balades
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