La Paola du titre est la fille issue du deuxième mariage de Noble Godavary avec une italienne. Elle sera au centre drame qui se jouera lors de l'enterrement de son père, et qui réunit tous les membres de cette famille que l'on pourrait qualifier de disfonctionnelle.
Tout l'histoire est racontée par Gervase, 50 ans neveu de Noble. Il déteste la Grange, cette propriété dans le nord de l'Angleterre, et peut-être encore plus sa famille. ll n'est pas retourné là-bas depuis plus de 25 ans. Paola, qu'il n'a jamais rencontrée lui apparaît comme hautaine, froide, méprisante. Elle parle peu mais beaucoup trop franchement pour la famille Godavary, plus habituée au silences et aux faux-fuyants. C'est elle qui précipitera la fin des Godavary de la Grange.
Difficile d'aimer et de ressentir du plaisir à la lecture de ce texte véritablement vénéneux. Dans cette famille où l'on s'aime et se hait avec intensité, où les luttes intestines sont la façon de vivre. Gervase observe et tente de rester extéreur à tout, mais ne le peut pas. Il voit son frère Michael s'humilier dans son amour pour Paola, alors que celle-ci l'ignore purement et simplement. Amoureux transi, chien fidèle. Il observe son cousin Austen et Rachel, mariée à un autre cousin heureusement absent, dans leur liaison pathétique et qu'ils cachent si mal.
Au centre se trouve donc Paola, figure énigmatique, à la fois sombre et lumineuse. Dans son ciré et son chapeau noirs elle m'a fait penser à Darth Vador. Oui, je sais, Darth Vador et Vita Sackvile-West... Mais c'est que dans le regard de Gervase, Paola est presque le Mal incarné. Sa haine des Godavary est si forte, si explosive.
Vita Sackville-West excelle dans la mise en place d'une atmosphère lourde, poisseuse. Elle dépeint magnifiquement les tourments d'une famille et de ses membres. "de toutes les souffrances qui nous sont infligées, la plus insidieuse, celle qui nous perturbe le plus, est liée à la famille. Car nous n'avons aucun pouvoir de décision, aucune liberté vis-à-vis d'elle, ne serait-ce que parce qu'elle nous associe malgré nous à des êtres que nous n'aurions pas toujours choisis pour amis." Cependant, si l'analyse est juste, le tout est trop poussif pour me plaire...
J'espère être plus séduite par Au temps du roi Edouard que je lirai pour ce mois anglais lors de la lecture commune qui lui est consacré pour le 24 juin avec Claire, Bianca, Céline et Fanny
Mes précédentes lectures pour le mois anglais:
Les innocents de Francesca Segal,
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Alex-Mot-à-Mots 09/06/2013 18:21
Choupynette de Restin 10/06/2013 18:44
Lou 08/06/2013 12:13
Choupynette de Restin 08/06/2013 17:58
yueyin 07/06/2013 22:25
Choupynette de Restin 08/06/2013 09:38
George 07/06/2013 19:31
Choupynette de Restin 08/06/2013 09:39
Karine:) 07/06/2013 18:04
Choupynette de Restin 08/06/2013 09:39