Deux femmes, issues de milieux très dfférents et ayant des caractères diamétralement opposés, partent pour la Nouvelle-Zélande, au milieu du 19ème siècle. Si Aotearoa (en Maori le pays du long nuage blanc) a été découverte par Cook il y a bien longtemps, ce n'est qu'au 19ème que la colonisation prend vraiment son essor. D'autant qu'on a trouvé de l'or dans l'île du Sud, non loin de Queenstown.
A Londres en 1852, Helen est une préceptrice pas franchement heureuse dans son emploi auprès de deux enfants d'une famille riche. Elle répond à une annonce venue tout droit de Nouvelle-Zélande: un fermier cherche une femme robuste pour l'épauler. Helen s'imagine très vite, au vu du style enflammé et plutôt bien tourné de la lettre, un jeune homme plein d'entrain. Elle se voit mariée à un gentleman farmer. Elle s'engage donc dans cette aventure.
Au pays de Galles, Gwineira, jeune fille d'un très riche éleveur de moutons n'est pas vraiment calquée sur le modèle de la jeune fille à marier traditionnelle. Elle en connaît autant sur les moutons et les chiens de berger que n'importe qui, son caractère affirmé (voire enflammé) peut lui jouer des tours. Quand un éleveur néo-zélandais, venu spécialement pour acheter des bêtes et améliorer son cheptel, après avoir été impressionné par sa fougue, lui propose d'épouser son fils, Gwineira, bien consciente qu'elle trouvera difficilement à se marier au Royaume Uni, accepte.
C'est sur le bateau qui les emmène au pays du long nuage blanc que les deux jeunes femmes vont se rencontrer, bien fortuitement, puisqu'Helen, accompagnée d'orphelines, est en troisième classe, et que Gwineira est en première. Une amitié étonnante se développera entre ces deux femmes partant vers l'inconnu. Et comme vous vous en doutez, rien ne sera tout à fait comme elles l'espéraient...
Sarah Lark raconte sur un peu plus de 20 ans l'histoire de ces deux femmes et de leurs familles, au sein d'un pays en plein développement, auprès d'hommes qui ne s'accomodent pas facilement de femmes à fort caractère. Disons-le tout de suite, Sarah Lark n'est pas un auteur à la plume sublime, ou aux intrigues ébouriffées et pleines de surprises. Elle construit cependant une saga très plaisante à suivre. Ne recherchez pas une description fouillée du monde Maori, la culture de ce peuple n'est finalement qu'assez peu décrite. Mais suffisamment cependant pour donner une idée de leur vie, et surtout des relations conflictuelles entre Blancs et Maori. C'est surtout le sort réservé aux femmes qui est le centre de l'intrigue. Des femmes comme Helen qui partent pour épouser des hommes qu'elles n'ont jamais vu. Des orphelines envoyées soi-disant pour être adoptées, mais en fait pour devenir des domestiques, alors que certaines n'ont qu'à peine 10 ans. Comment chacune va s'en sortir, ou au contraire se perdre dans ce monde qui n'a que peu de considérations pour la gent féminine, c'est tout l'intérêt du roman.
Sur fond de haine viscerale, de jalousies, et d'amours interdites, Sarah Lark nous entraine dans des aventures sympathiques et dépaysantes. On découvre un pays en plein chamboulement, où les femmes ne sont pas à la fête. Où la vie est rude. Cela rappelle un peu l'Ouest américain.
Gwineira et son caractère bien trempé m'a beaucoup plue. Helen est moins énergique, plus passive, mais sait faire montre d'une sacrée endurance. Les personnages secondaires sont souvent attachants, même si on peut leur reprocher d'être un peu "monobloc".
Certaines ficelles et coincidences sont un peu grosses, mais on se laisse porter et on tourne les pages pour savoir comment tout cela va finir... Une lecture de vacances parfaite!
Rien que pour vous, petit bonus by Choupynette: Queenstown!
Et puisqu'on parlait de chercheurs d'or dans ce roman, voici Arrowtown, village d'orpailleurs à quelques minutes en voiture de Queenstown.