Deux familles, les Harte et les Gold, sont amies depuis la naissance de leur fils et fille respectifs, Chris et Emily, amis et amoureux à la vie à la mort. Mais un soir de novembre, tout bascule : Emily est retrouvé morte d’une balle dans la tête, tandis que Chris est emmené à l’hôpital grièvement blessé. Immédiatement soupçonné du meurtre, il évoque pour sa défense un pacte de suicide qui aurait dû précipiter les deux amants dans la mort. Plus l’enquête avance, plus les familles se déchirent.
Quel sujet.. le suicide des adolescents.... Un sacré morceau auquel Jodi Picoult, que je découvre avec ce roman, s'attelle avec réussite, délicatesse et lucidité.
Chris et Emily ont été élevés ensemble, et lorsque les corps inanimés des deux ados sont retrouvés, c'est le début de la fin pour une amitié "interfamiliale" de près de 20 ans. Des mères, autrefois amies inséparables, qui désormais ne s'adressent plus la parole, des pères en plein désarroi, et un "survivant" qui oscille entre désespoir et colère.
Picoult a, très habilement, construit son roman en trois parties (Le garçon d'à-côté, La fille d'à-côté, La vérité). Le récit fait des aller-retours entre passé et présent, au fur et à mesure le procès de Chris, accusé de meurtre, se rapproche, pour laisser enfin éclater la vérité.
Ce roman émouvant nous parle de la douleur: douleur d'être, douleur d'aimer, douleur du silence...Si Le pacte a pour sujet et personnages principaux des adolescents, il évoque également le mariage, l'amitié (que peut-elle endurer avant qu'elle ne rompe?) et les rapports enfant-parents. Et ce gouffre qui sépare les êtres en souffrance de ceux qu'ils aiment. Car au final, revient l'idée que plus que tout, il est difficile de mettre des mots sur le mal-être, de l'exprimer. Entre Emily et Chris qui pourtant sont tout l'un pour l'autre, entre chaque ado et ses parents, entre le psy et Chris etc... il y a toujours cette incommunicabilité, telle une vitre qui isole mais que l'on ne voit pas.
Chaque personnage est fouillé, montré pas toujours sous son meilleur jour, mais l'on s'attache à chacun, on compatit. C'est je crois l'une des forces de ce roman. Nous montrer, sans juger, les ravages du suicide d'Emily sur son entourage. L'autre grande force, c'est de ne pas donner de réponse définitive au questionnement qui reste pour tous les protagonistes à la fin: pourquoi? Pourquoi Emily, qui avait tout pour elle,du moins apparemment, a-t-elle décidé qu'elle ne pouvait pas vivre? Que son seul "salut" était dans la mort. L'auteur, au travers des chapitres consacrés à Emily apporte des éléments de réponse, des morceaux du puzzle mais jamais plus; Car elle est là, la vérité du suicide: les causes sont multiples, les symptômes avant-coureurs souvent inexistants et l'acte incompréhensible pour ceux qui restent.
Merci à Karine:) de m'avoir proposé cette lecture commune!
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