Elise Landau est une jeune Autrichienne, Juive, issue d'une famille cultivée, mère cantatrice célèbre et un père auteur de romans lui aussi célèbre. Pourtant, en 1938, rien ne les protège plus de l'antisémitisme rampant, et bientôt l'Anschluss fera du pays un endroit inhospitalier pour les Juifs, pour utiliser un euphémisme. Elise est donc envoyée en Angleterre, comme beaucoup de jeunes filles juives de bonnes familles, pour être domestique dans un manoir dans le Dorset. Commence alors une nouvelle vie, partagée entre la dureté du métier de domestique, la nostalgie de Vienne, et les lettres qu'elle reçoit de ses proches restés en Autriche ou de sa soeur partie aux Etats-Unis. Difficile pour une jeune fille qui ne sait rien faire de ses dix doigts de devenir une experte dans l'allumage de feu de cheminée, d'astiquage de couverts en argent etc. Pourtant Elise s'adapte, et tombe amoureuse du fils de la maison. Mais bientôt la guerre est déclarée...
Natasha Solomons fait revivre tout un monde, qui n'est pas sans rappeler la série Downton Abbey. Elise découvre et le lecteur avec elle, la vie des domestiques dans les grandes familles propriétaires terriens dans l'Angleterre des années 30, la vie dans cette campagne tranquille et agricole.
Evidemment l'intrigue n'est pas très surprenante, la réussite du roman tient essentiellement dans cette atmosphère que l'auteure crée. J'ai pensé, la virtuosité du style en moins, à l'excellent Vestiges du jour d'Ishiguro en le lisant. Il y a beaucoup de charme dans ce roman assez classique dans sa trame donc, mais habité par des personnages attachants.Il parle de l'exil, de la nostalgie d'un monde perdu, de la difficulté de trouver sa place...
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