Le fils à Jo, Tom, est un gamin fort sympathique, mais subissant une pression inouïe de la part de son père, Jo Canavaro. Les Canavaro, c'est une famille de rugby, comme en témoigne le mur du club-house qui sert de foyer à Jo, son fils et Pompon. Un mur de photos à la gloire des hommes de la famille, tous grands rugbymen, tous sélectionnés en équipe de France. Au grand dam de Jo, Tom est aussi bon en maths que nul sur un terrain. Pour un Canavaro, la légende ne peut s’arrêter là, quitte à monter une équipe de rugby pour Tom contre la volonté de tout le village et celle de son fils lui-même…
Sorti une semaine en avance dans le Sud-ouest, ce film de Phillipe Guillard, dit La guille, ancien champion de France avec le Racing, est fort sympathique. Malheureusement, il n'est pas plus que cela. On ne devient pas réalisateur comme cela.
l'histoire est "gentille", avec un fils noyé par les ambitions et les regrets de son père (n'en a-t-on pas vu des parents sur le bord d'un terrain -quel que soit le sport pratiqué- enrager, encourager son fils/sa fille, pour réaliser un rêve personnel?), qui tente d'être juste Tom. L'héritage Canavaro est lourd à porter. Et il faut bien le dire, ce Jo, c'est quand même un con. Râleur, jamais content, méprisant et orgueilleux, il ne se rend pas compte du mal qu'il fait à son enfant. Et pendant la majeure partie du film, je ne l'ai pas apprécié du tout. Heureusement, il se rattrappe un peu sur la fin.
La galerie de personnages secondaires est sympathique (encore!) avec Pompon, arrivé un jour dans ce petit village du Tarn pour n'en jamais repartir. Qui suit et imite Jo. Et qui, chaque semaine, monte dans le train pour partir...et redescend toujours sur le quai. (On ne saura d'ailleurs jamais pourquoi). Il y a aussi le Chinois, ancien co-équipier, très bien joué par Olivier Marchal, qu'on a plus l'habitude de voir dans des polars sombres et désespérés. Mais le tout sent un chouïa le cliché.
On sent beaucoup de tendresse de la part du réalisateur, mais à part cela, il n'y a pas grand chose à dire de ce film. en le regardant, j'ai pensé à une peinture naïve. Un trait un peu gros, enfantin parfois. On aimerait que cela aille un peu plus loin que cela. Car manifestement Guillard a des choses à dire. Il faut juste qu'il dégrossisse son style.
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