
J'ai apprécié cette lecture, malgré son caractère noir (ou plutôt couleur cendre). McCarthy a un style particulier qui ne m'a absolument pas gênée, au contraire. A vrai dire, je n'avais même pas remarqué la quasi-absence de virgules... Les 50 premières pages m'ont semblé poussives, répétitives, puis "l'action" se met en place, l'homme et son fils, toujours sur le fil du rasoir, au bord du gouffre, sont confrontés à des "Méchants" (cannibales), doivent trouver à manger, survivre aux éléments etc.
Si j'ai lu ce roman très vite, tournant les pages (pas pour savoir car la fin se dessine dès le début) je ne peux pas dire avoir été totalement emballée par cette lecture. Oui, Cormac McCarthy écrit très bien. Oui, il décrit un monde apocalyptique, stérile, sans animaux, la majeure partie de la végétation morte ou sur le point de l'être, sans soleil: c'est terrifiant de s'imaginer ce monde-là. Ce qu'il donne à lire, c'est l'humanité dépouillée, en lambeaux des survivants. Un père et un fils qui avancent, coûte que coûte, animés d'une foi, d'un "feu". Je crois que j'éprouvais une espèce de fascination morbide (et encore le mot est probablement trop fort) pour ce couple étrange sur cette route désertée, peuplée pourtant de fantômes et d'illusions perdues. Je n'ai pas été émue lorsque le père se couche pour la dernière fois.
Alors, évidemment, ce roman propose de nous faire réfléchir à l'humanité, à ce qu'il nous reste quand nous n'avons plus rien. Mangerions-nous nos enfants? Nous suiciderions-nous? Abandonnerions-nous? Alors même que la raison nous dit qu'il n'y a aucun espoir dans un monde ou plus une plante ne pousse, plus aucun gibier ne peut être chassé, continuerions-nous à avancer? Mais beaucoup d'autres ouvrages nous parlent de cela. Beaucoup de films. Pour moi, McCarthy n'a rien de plus que les autres, à part une très belle écriture. Et cela ne me suffit pas.
Je vous renvoie à BOB pour les divers billets publiés sur ce roman.
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