
Walter Hartright (quel nom, reconnaissez!) est un jeune homme en tout point comme il faut. Professeur de dessin, bien de sa personne, et totalement galant. Quand on lui propose une place de professeur particulier pour deux jeunes femmes dans la campagne anglaise, il accepte. Le salaire en vaut la peine.
Mais la veille de son départ, en pleine nuit, il fait une rencontre bien étrange, une dame en blanc, qui semble fuir quelque chose ou quelqu'un, désorientée et incohérente. Il l'aide à s'enfuir. Quelle surprise de la retrouver sur les lieux mêmes de son nouvel emploi, à Limmeridge, voulant à tout prix sauver Laura Fairlie, une des élèves de Walter (dont il tombe d'ailleurs amoureux, le nigaud!) de son mariage avec Sir Percival Glyde. Malheureusement pour toutes les personnes en présence, le mariage aura bien lieu...
Première rencontre avec Wilkie Collins, et je le dis d'emblée, je suis conquise! Malgré les défauts de ce roman à suspense typiquement victorien, je me suis régalée de bout en bout!
Défauts, disais-je. Laura Fairlie et Walter Hartright d'abord. Mon Richie qu'ils sont niais, et transparents. Surtout elle. Elle plonge la tête la première dans le traquenard que lui temps l'infâme Sir Percival. Elle n'a aucune volonté, il lui faut toujours le soutien de sa soeur Marian (si intelligente, mais si laide, la pauvre - misogyne, le Collins? Une femme ne saurait donc être à la fois belle et intelligente.) pour montrer un peu de caractère. La scène finale, où tout le village acclame l'héritière réinstaurée dans ses droits m'a parue un peu "too much". Le rythme m'a semblé parfois un peu inégal, cela doit probablement être dû au fait que l'histoire fut écrite sous forme de feuilleton à l'origine.
Mis à part cela - et j'admets que pour les personnages "principaux" cela peut-être un peu gênant comme défaut - j'ai lu ce roman avec délectation. Même si l'on devine très vite l'origine et le but du complot (Sir Percival le veule et le Comte Fosto, l'inénarrable; la fortune de Laura), c'est un peu comme dans un épisode de Colombo (notez la Kulture de votre servitrice): on sait qui est coupable, le mystère demeure quant à la façon dont il sera démasqué, puis, bien sûr, châtié.
Les personnages, mis à part encore et toujours Walter et Laura, sont bien campés, et l'alternance des points de vue de narration apporte beaucoup je trouve au plaisir de voir des situations ou des personnages décrits selon des points de vue très différents. Marian, Pesca, Fosco, Percival et l'oncle de Laura (qu'il en mériterait, des claques celui-là)... toute une galerie fort plaisante qui donne vie a l'histoire. J'ai tourné les pages avec avidité... et je compte bien relire ce brave Collins prochainement! (si vous avez des suggestions....)
Je dois remercier Anjelica qui m'avait offert il y a bien longtemps maintenant ce roman.
Quelques billets: Karine, Lilly, Lou, Manu,
Cette lecture rentre dans les défis de Fashion et de Kathel.