Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un Etat qui dévore ceux qui le servent ?
Voilà un excellent métrage sur l'Etat, le pouvoir, et ceux qui les pratiquent. Olivier Gourmet, excellent incarne un ministre des transports (Saint-Jean) en pleine ascension, propulsé en pleine nuit dans l'horreur d'un accident de car où des adolescents sont tués. Mais peu ou pas le temps de s'apitoyer (!) sur ce drame, car l'actualité n'attend pas. Le ministre du budget veut absolument privatiser les gares, projet auquel s'oppose Saint-Jean (comme la gare?). Rivalités au sein du gouvernement, rivalités au sein du cabinet du ministre, où les conseillers n'hésitent pas à se tirer dans les pattes. La directrice de com', toujours à l'affût du bon mot, de la bonne expression faciale, du ton qui feront gagner des points dans les sondages à son employeur de ministre. Enfin, le directeur de cabinet, Gilles (excellent Michel Blanc), ami de longue date. Entre le ministre et son "dir cab", les relations sont faites de tendresse, de colère, ambigues, fortes.
Film sur les rouages de l'Etat, L'exercice... montre aussi tout le désenchantement d'une certaine catégorie de très hauts fonctionnaires, remplacés par des politiciens...qui n'ont que faire de l'Etat. Que seuls les sondages (et le pouvoir) intéressent. Pilotés parfois par les grands groupes qui s'immiscent dans l'action politique pour mieux consolider leur pouvoir économique. Film aussi sur la parole: les mots, les expressions pour captiver l'audience, les électeurs, mais aussi la parole au sens de la parole donnée. Qui n'a plus aucune valeur.
La distribution est parfaite, pour les premiers et les seconds rôles, le rythme ne faiblit jamais. A voir!
Petit aparté: ceci est le millième billet publié sur le blog. Ca fait tout drôle!
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