C'est le dernier roman de Jean Teulé, il vient de sortir et il est plutôt bien reçu par la critique. Fleur de tonnerre, c'est Hélène Jegado, née à Plouhinec, en Basse-Bretagne au tout début du 19ème siècle. Elevée dans les traditions bretonnes, elle baigne dans les légendes de ce pays de pierres levées, où les fées, les nains et surtout le redoutable Ankou, faucheur d'âmes sans pitié, font partie intégrante de la vie locale. Cette jeune Hélène, un jour, se met en tête de devenir l'Ankou. Et tue. Elle commence d'ailleurs par sa petite amie Emilie, en ajoutant à sa soupe des baies de Belladonne. Mais la mère de Fleur de tonnerre repère les baies. Emilie est sauvée. Pas Madame Jégado, qui sera la première victime d'Hélène. La première d'une longue liste.
Et de longue liste, c'est bien ce à quoi ressemble ce nouveau roman de Jean Teulé. Moi qui avais tant aimé son Je, François Villon, moins son Magasin des suicides, je suis restée totalement à distance de ce récit des aventures meurtrières de la cuisinière bretonne. J'ai eu l'impression d'une liste (presque) sans fin de meurtres, se reproduisant toujours de la même manière puisque Hélène Jégado utilise ses recettes favorites: gateaux à l'angélique confite ou encore soupe aux herbes pour occire ses victimes.Seul Matthieu, qu'elle a aimé, sera épargné.
Alors évidemment, ceux qui ont aimé louent le fait que Teulé ne cherche jamais à expliquer, ne tente pas l'analyse psychologique de son personnage. Pour moi, cela crée une distance qui provoque l'ennui, car enfin, la liste de ces meurtres ne m'intéresse pas plus que cela. Certes, il remet en contexte la meurtrière que même son avocat décrira comme "inhumaine" (une tentative de défense pour le moins étonnante et osée): une Bretagne pétrie (confite?) de traditions, de légendes. Une Bretagne où les étrangers sont attaqués à coup d'aiguilles comme ces deux pauvres perruquiers normands, personnages récurrents et grotesques qui finissent éclopés, ruinés, presque fous. Mais cette Bretagne ne suffit pas à me sauver d'un certain ennui.
J'ai lu très rapidement ce roman, la plume de Teulé est toujours aussi agréable, le récit émaillé d'un humour noir qui m'a (rarement cependant) fait sourire, mais je sais déjà que mis à part le nom d'Hélène Jegado, il ne m'en restera rien. Dommage.
L'avis d'Yspadadden, convaincue.
Ecoutez le podcast de France Inter où Jean Teulé parle de son roman.
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