Prendre un billet pour un film et en voir un autre, ça vous dit quelque chose? A moi, ça commence. Ce n'est jamais que la deuxième fois que par étourderie je me retrouve dans la mauvaise salle. Quoi que.
Nous étions partis pour voir Indian Palace, un film so very british avec un casting de rêve (Bill Nighy, Judy Dench, Maggie Smith et j'en passe). Quand les premières images sont apparues sur l'écran... et accessoirement un navire du 18 siècle nous nous sommes regardés... et avons compris notre erreur. Il y a deux ou trois ans, nous pensions aller voir La proposition avec S. Bullock, petite comédie sympa, et nous étions retrouvés devant Inglorious Basterds, jubilatoire.
Cette fois-ci encore, nous avons eu de la chance, puisque le tout dernier film de Tim Burton, avec son acteur fétiche Johnny Depp, était également sur notre liste d'envie ciné.
Barnabas Collins (J. Depp) est un vampire. Transformé par Angélique (E. Green) , une sorcière qui n'a jamais supporté d'être rejetée par le maître des entreprises Collins (et en a profité pour pousser au suicide la promise de Barnabas, Josette). Enterré dans un cercueil "vampire-proof", Barnabas n'est déterré que...200 ans plus tard, au temps de Nights in white satin. Jetlag assuré!
La période a bien changé, la famille Collins semble bien mal en point.La mère (M. Pfeiffer) tente de maintenir tout ce petit monde à flot: sa fille, son frère (un bon à rien, voleur de surcroit), son neveu mais également le docteur Hoffmann (Helena Bonham Carter) ainsi que l'homme à tout faire de la maison. Le manoir est dans un état lamentable, l'entreprise fermée. Deux autres surprises de taille attendent notre Barnabas: la nouvelle gouvernante est le portrait craché de Josette, et le nouveau maître de la ville n'est autre qu'Angélique!
Un film régalant de bout en bout, Dark shadows (adapté d'une série éponyme) est tout à la fois émouvant, déjanté, hilarant, bref du Tim Burton pur jus. N'ayant vu que très peu de films de ce réalisateur (Edouard aux mains d'argent, Batman, Sleepy Hollow et Alice au pays des merveilles) je ne saurais dire si c'est un excellent cru "burtonien". Mais de mon point de vue totalement subjectif, c'est un excellent film, fourmillant de références et de clins d'oeil, jouant aussi bien sur les gags que sur un humour plus noir. Trois mondes, finalement se télescopent: celui de Barnabas, le 18ème siècle, celui des années 70 et enfin, celui du spectateur, réjouit de l'inventivité et de la verve de Burton. Les acteurs y sont tous excellents, Johnny Depp en tête, au visage tour à tour grimçant ou parfaitement impavide.
C'est enlevé, délirant, gothique à souhait. C'est du Burton. A voir!